Mahler en dialogue

Charlotte Juillard © Grégory Massat

En mettant dans le même programme le Concerto pour violon de Ligeti (1992) et la Symphonie n°4 de Mahler (1901), le directeur artistique de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Marko Letonja fait dialoguer les compositeurs par-delà les siècles. Voilà deux partitions lyriques jouant parfois sur l’étrangeté d’instruments scordatura (qui ne sont au diapason normal). Interprétée par Charlotte Juillard, super-soliste de la phalange alsacienne, la première est rythmique et pulsatile, jouant avec des sonorités inhabituelles de l’ocarina ou de la flûte à coulisse et les interférences entre violons, altos ou contrebasses accordés et désaccordés. Dans la seconde, Mahler livre un poème symphonique intimiste, éloigné des grandes arches sonores qu’on lui connaît habituellement : sarcastique, populeuse et volontiers moqueuse (Vincent d’Indy évoqua une « musique pour L’Alhambra ou le Moulin-Rouge »), cette partition se résout dans la pureté sans nuages du Lied Das himmlische Leben, voix céleste en quête de paix intérieure.


Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), jeudi 9 et vendredi 10 janvier philharmonique.strasbourg.eu

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