Food culture

Peter Schreck par Sonja Bell

À Baden-Baden, la gastronomie est joliment incarnée par Peter Schreck. Rencontre avec un passionné, dont les trois restaurants possèdent une personnalité affirmée.

Les établissements de Peter Schreck – trois restaurants et un club, le Bernstein – épousent parfaitement l’esprit
d’une cité thermale dont les racines plongent dans la classe nonchalante du XIXe siècle, devenue trendy. Un récent article de la vénérable Frankfurter Allgemeine Zeitung ne titrait-il pas : Pourquoi les hipsters vont-ils à Baden-Baden ? S’il est tombé dans la gastronomie par hasard, notre homme a débuté avec le défunt Elephant, avant d’ouvrir le mythique Leo’s en 1986 (revendu récemment, après 31 ans). Ce qui fait marcher un entrepreneur employant aujourd’hui plus de 170 personnes ? « Faire plaisir à mes hôtes et créer des restaurants possédant une âme et dont l’esprit entre en résonance avec l’histoire de l’édifice où ils sont installés », répond-il spontanément avant d’ajouter, dans un sourire : « Faire naître la magie est le plus important ! » Preuve apportée au Rizzi qui a pris ses quartiers dans le Palais Gagarin où une Princesse russe menait une existence glam dans
les années 1860, recevant la chanteuse Pauline Viardot ou l’écrivain Ivan Tourgueniev. Aujourd’hui, de douces sonorités lounge ont remplacé la musique classique, mais les mets demeurent raffinés et variés allant de l’altière simplicité d’un burger – the best in town – à la délicatesse d’une purée de pommes de terre aux truffes noires accompagnant des noix de Saint-Jacques doucement poêlées. L’accueil est parfait – une autre préoccupation du maître des lieux – et la vue sur la Lichtentaler Allee extatique, depuis la terrasse.

© Paul Gärtner

Cette quête d’harmonie se ressent également à The Grill, adresse ultra stylée et extravagante enchâssée, dans le Casino dont les spécialités sont le bœuf – les gourmets vont craquer – et les sushis. Ici, on pourrait se croire à Londres, New York ou Las Vegas, dégustant rieslings allemands, Margaux bordelais ou acons plus exotiques, tel le génial Ao Yun, un vin élaboré sur les contreforts de l’Himalaya. Toute aussi contemporaine est la Wirtshaus zur Geroldsauer Mühle qui revisite avec brio la tradition de la Gemütlichkeit* allemande : mobilier rustique de bois blanc, cheminée en pierre, trophées de chasse, portraits de top models vêtues de costumes traditionnels ou encore Biergarten tendance et convivial ! Dans l’assiette, les mets sont à l’avenant proposant de chouettes déclinaisons des classiques campagnards ou montagnards de la Forêt noire : saucisses, Maultaschen et Spätzle.


Rizzi, Augustaplatz 1
rizzi-baden-baden.de
The Grill (dans le im Casino), Kaiserallee 1
the-grill-baden-baden.de
Wirtshaus zur Geroldsauer Mühle, Geroldsauer Straße 54
wirtshaus-geroldsauermuehle.de
baden-baden.restaurant

vous pourriez aussi aimer