Viva argentina!

Photo de Grégory Massat

Festival pluridisciplinaire initié par l’Opéra national du Rhin, Arsmondo met l’Argentine en pleine lumière. Sélection parmi une très dense programmation.

Après une première édition couronnée de succès dédiée au Japon*, le festival Arsmondo traverse l’Atlantique en
direction de l’Argentine. Les liens culturels unissant le pays à la France « n’ont jamais cessé depuis le milieu du XIXe siècle. Nous ignorons souvent que l’architecte du premier théâtre d’opéra de Buenos Aires, Charles Henri Pellegrini, était originaire de Chambéry », souligne la directrice de l’Opéra national du Rhin, Eva Kleinitz. Pièce maîtresse de ce festival, la création française de Beatrix Cenci, opéra d’Alberto Ginastera (17/03-07/04) est une histoire d’amour et de mort, celle d’une jeune fille martyrisée et violée par son père qui ne voit d’autre issue que le parricide. Elle sera exécutée… Du même compositeur, on découvrira les étonnantes Variations concertantes (28 & 29/03, PMC), passionnante page fifties annonçant la musique répétitive d’un Steve Reich, interprétée par Marko Letonja et ses musiciens de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. L’incontournable créateur argentin et grand rénovateur du tango Astor Piazzolla, sera lui aussi bien présent avec notamment un excitant concert de musique de chambre du Trio C’est pas si grave composé de musiciens de l’OPS (24/03, Cité de la musique et de la danse) qui donnera sa version des Quatre Saisons de Buenos Aires, jolie conversation entre culture sud-américaine et baroque vénitien.

Au fil du festival, il sera évidemment beaucoup question de la danse nationale du pays : on craque pour l’Impossible Tango (23/03, Opéra), concert du Wonder Brass Ensemble, rassemblant cuivres et percussions pour interpréter des pièces d’Enrique Crespo, Astor Piazzolla ou Lalo Schiffrin et des tangos revisités par des compositeurs du monde entier ! Mentionnons également le récital du baryton Armando Noguera (22/03, Opéra) : accompagné d’un guitariste, d’un pianiste et d’un bandonéoniste, il propose un voyage en terre argentine… S’il est évidemment impossible d’égrener tous les événements qui rythmeront ce riche festival, citons cependant deux incontournables, une exposition intitulée Beatrice Cenci, héroïne tragique au Musée des Beaux-Arts (15/03- 30/05) et une lecture de textes de Julio Cortázar par Mathieu Amalric avec l’Ensemble Linea (31/03). Wahou !


À l’Opéra, au Cinéma Odyssée, à l’Université, à la Librairie Kléber, etc. (Strasbourg) et à La Filature (Mulhouse), du 15 mars au 17 mai
operanationaldurhin.eu

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