Last but not least : Viktor Lazlo

Viktor Lazlo, nouvelle Lady Day

De spectacle en spectacle, vous devez découvrir de nouvelles choses sur la vie de Billie Holiday. Quelle est la dernière qui vous a touchée.

En effet chaque représentation me replonge dans l’émotion du personnage et je me rends compte que j’ignore encore beaucoup de choses la concernant. Mais ce qui m’intéresse par dessus tout sont les regards nouveaux qui se posent sur Billie Holiday et qui enfin, ne la font pas passer pour une victime malheureuse. Le dernier en date est celui de Sebastian Danchin, qui met en perspective l’époque à laquelle elle a vécu, indissociable selon moi des événements qui ont jalonné son existence.

Vous dites avoir été profondément marquée par le « cri primal » d’une femme ayant porté un lourd fardeau jusqu’aux derniers instants de sa vie. Faut-il avoir vécu aussi durement que Billie Holiday pour interpréter des morceaux comme Strange fruit ?

Je ne pense pas qu’il faille vivre la tragédie pour l’exprimer. Il suffit de la ressentir. Profondément. Ou encore de l’approcher suffisamment pour en comprendre l’expérience. Je chante Strange Fruit, comme John Legend sans pour autant avoir connu la ségrégation raciale, après que Billie Holiday et Nina Simone l’aient interprété dans la douleur de leur chair. Mais cela ne veut pas dire que je n’ai jamais été confrontée au regard, à la réaction et aux propos racistes d’individus.

Dernier autre destin tragique qui vous a ému ? Donnera-t-il lieu à un roman, un spectacle, une chanson ?

Ces femmes qui assassinent leurs enfants, ces faits divers qui se multiplient, comme si l’exemple avait libéré le passage à l’acte. Je suis bouleversée par ces morts et ce qui anime les criminelles. Mais c’est un sujet que j’ai déjà abordé dans mon premier roman La Femme qui Pleure. Je travaille actuellement sur un texte qui parle d’indifférence et d’amour.

Vous avez étudié l’histoire de l’art et l’archéologie. Votre dernier choc esthétique.

Le MuCEM, vraie réussite architecturale, inauguré en juin à Marseille, et le designer Charles Trevelyan, exposé chez CWG design, dont je raffole de l’esthétique organique.

Dernier moment où vous avez eu envie de vous réfugier dans les bras d’Humphrey Bogart.

Jamais ! Mon homme vaut un million de Humphrey Bogart. Désolée, Humph !

Dernière fois que vous avez joué aux gendarmes et aux voleurs.

Je dois avoir une tête de gendarme parce qu’on ne m’a jamais demandé de jouer les voleuses !

Dernière fois que vous avez Pleuré des rivières.

Alors là… difficile vu que je pleure presqu’une fois par jour… J’ai la larme facile.
Un trop plein d’émotions heureuses ou malheureuses et hop, la cascade !

Dernière folie capillaire depuis Canoë rose (1986).

Il y a deux ans, un jour d’automne où je ne savais pas quoi faire de mes ciseaux, je me suis fait une queue de cheval sur le sommet du crâne et j’ai coupé quinze centimètres jusqu’à l’élastique en me disant que ça retomberait plus ou moins bien… Depuis, je me fais couper les cheveux par un coiffeur !

Dernier livre.

My Name is Billie Holiday (Albin Michel)

Dernier spectacle.

Billie Holiday (mise en scène d’Éric-Emmanuel Schmitt)

À Saint-Dié des Vosges, à l’Espace Georges-Sadoul, vendredi 24 janvier

03 29 56 14 09 – www.saint-die.eu

À L’Illiade, à Illkirch-Graffenstaden, vendredi 31 janvier

03 88 65 31 06 – www.illiade.com

 

 

 

 

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