Crise boursière

Dans un futur proche, le système capitaliste a décidé de coter l’être humain en bourse. Le propos de Human Stock Exchange est tout simplement glaçant.

Si ce deuxième opus de HSE bénéficie d’un “ravalement de couverture” complet – du coup le tome 1 a aussi été réédité –, l’atmosphère qui y règne est toujours aussi oppressante. Retour en arrière : nous sommes dans un futur indéterminé, mais néanmoins proche, où ne subsiste qu’une seule valeur, l’être humain désormais côté en bourse. La société est ainsi devenue duale opposant côtés (ou Red Eyes, généralement des acteurs, sportifs, médecins, hommes d’affaires…) et non côtés. Notre héros était du mauvais côté de la barrière, mais en passant un contrat – qui a tout du pacte faustien – avec l’entreprise qui gère le système le voilà introduit en bourse. Une sinécure ? Pas réellement : on découvre dans ce nouvel opus qu’il faut être prêt à tout (et surtout à écraser ses adversaires) pour voir sa côte monter, que les actionnaires sont impitoyables et n’hésitent pas à intervenir dans votre vie privée pour faire du pognon et qu’avoir une belle maison ne préserve pas de la tristesse… Le prix à payer pour la richesse et la gloire est bien lourd : le scénariste Xavier Dorison (ancien analyste financier, d’où l’aspect éminemment crédible de l’intrigue) et le dessinateur Thomas Allart avec son réalisme efficace nous enchantent, livrant une belle charge – plus facile à lire que celle de Thomas Piketty – contre les dérives du système capitaliste.

Le deuxième volume d’Human Stock Exchange est paru chez Dargaud (13,99 €)

www.dargaud.com

 

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