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Retour au romantisme avec le festival La Grande Gare

Balthasar Neumann Orchestra © Mina Esfandiari

Festival d’automne du Festspielhaus, La Grande Gare est une exaltante plongée  dans le XIXe siècle, en compagnie des compositeurs les plus modernes de leur temps. 

Questionnant avec finesse le XIXe siècle, âge d’or du romantisme où Baden-Baden rayonna comme jamais, La Grande Gare s’ouvre symboliquement avec la désormais traditionnelle Fête européenne du chant (ateliers les 15, 16 & 22/11, puis concert le 23/11), où des amateurs se mêlent aux professionnels pour une expérience inoubliable. De voix, il est aussi question dans La Cenerentola (16/11): inspiré de la Cendrillon de Perrault, l’opéra de Rossini (qui vint prendre les eaux dans la cité thermale en 1856) est présenté sous forme de « concert mis en scène » par Vincent Huguet. Sous la baguette d’une grande souplesse du directeur musical du festival, Thomas Hengelbrock, l’œuvre bénéficie d’un joli casting, où étincelle Maria Kataeva dans le rôle-titre. Autre moment fort, toujours sur le plan vocal : une soirée autour de Pauline Viardot-García (19/11), superstar lyrique, chanteuse adulée et compositrice de génie qui vécut un temps dans la ville. La soprano Teona Todua lui rend hommage dans un récital pétri de délicatesse où ses œuvres – bouleversante Plainte d’amour ou sublime Berceuse – croisent des pages de Gounod, Wagner, Berlioz ou encore Liszt. 


Enfin, impossible de ne pas citer un programme 100 % Beethoven (21/11) avec le Balthasar Neumann Orchestra et la violoniste Isabelle Faust, l’une des virtuoses les plus exaltantes sur la scène internationale, qui interprète son Concerto : « À onze ans, j’ai fondé un quatuor à cordes avec mon frère : dès le début, la musique de chambre a été fondamentale dans mon existence artistique. Ainsi, lorsque je joue avec un orchestre, j’ai envie de retrouver, à plus grande échelle, cette expérience intime où nous ne cessons de dialoguer et d’interagir ensemble », confie-t-elle. Voilà qui éclaire les options d’interprétation de celle qui joue le Stradivarius « La Belle au bois dormant » de 1704. La soirée s’achève avec la Symphonie no 7 du « maître de Bonn » : selon André Boucourechliev, elle est « celle dont l’esprit est le plus ambigu, le plus troublant aussi. Nulle autre symphonie n’est d’ailleurs à ce point tributaire de l’exécution, de la conception d’un chef d’orchestre. Les tempos notamment, dans lesquels elle est jouée, peuvent modifier du tout au tout son climat spirituel. Son sens défie toute exégèse et ne peut apparaître que dans la fugitive rencontre d’un interprète et d’un auditeur, en consonance ». 


Au Festspielhaus (Baden-Baden) du 14 au 23 novembre
festspielhaus.de

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