Renaissance

Pour sa 36e édition, le Festival de Ribeauvillé prend un nouvel essor sous la direction de Benoît Haller : plongée dans une programmation magnifiant la musique de la Renaissance et le baroque.

«Je veux une manifestation populaire dans le sens le plus noble que cet adjectif peut recouvrir et rappeler que dans le mot “festival” se trouve avant tout “fête” », explique Benoît Haller, enthousiaste, qui cite comme exemple la réussite du Pfifferdaj (31/08-02/09) de la cité haut-rhinoise. À la tête du Festival de Ribeauvillé, il invite le public à prendre un bon bol d’air frais. Au menu : changement de nom en forme de simplification (exit l’appellation de “festival de musique ancienne”), essaimage tous azimuts dans la ville avec l’investissement de nouveaux lieux, répétitions ouvertes au public, exploration des résonances possibles entre les répertoires – Les Métaboles, par exemple, confrontent le compositeur contemporain Philippe Hersant et Marc-Antoine Charpentier dans un concert choral intitulé De Profundis (28/09, Église Saint-Grégoire) – et recentrage sur les répertoires de la Renaissance et de l’ère baroque. Le premier représente une « tentative de reproduire, par l’humain, l’harmonie de la création, une volonté qui entre en résonance avec les préoccupations environnementales d’aujourd’hui. Le second place l’Homme en son centre, nous invitant au respect de l’autre. Voilà des problématiques fort actuelles », sourit le ténor et chef d’orchestre. Illustration en trois week-ends et douze rendez-vous avec des concerts attendus comme celui de Doulce Mémoire (en photo, 05/10, Le Parc) nous entraînant dans les sonorités carnavalesque de la Florence des années 1470, celles du jeune Léonard de Vinci, ou des Traversées baroques faisant découvrir la compositrice Barbara Strozzi (21/09, Église Saint-Grégoire), illuminant Venise de son talent au Seicento. Au fil des jours, se découvrent aussi de belles surprises comme Les Aventures burlesques de Monsieur Das- soucy par l’ensemble Faenza (28/09, Église du Couvent) qui ressuscite un extravaguant du XVIIe siècle ou Pourquoi tu cries ? (05/10, Le Parc), spectacle d’Aurore Bucher. Avec ses musiciens, la soprano nous emporte dans un tourbillon où Haendel rencontre Nina Hagen, où les ténèbres sonores de Delalande croisent Les Démons de minuit d’Images ! En clôture Benoît Haller et son ensemble La Chapelle rhénane donnent une version pleine de chair et de sang, allant bien au-delà de l’aspect religieux, de la Passion selon Jean de Bach (06/10, Église Saint-Grégoire).


Dans différents lieux de Ribeauvillé, du 21 septembre au 6 octobre

festival-ribeauville.eu

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