Pays-bas, jazz up

À l’occasion de la 28e édition du festival Jazzdor, focus sur la Hollande, l’autre pays du jazz contemporain, riche vivier en artistes . Embarquons notamment avec Luc Ex, Taxi driver qui tord le cou à ce genre musical.

Récemment labellisé Scène de musiques actuelles (Smac) par le Ministère de la Culture et de la Communication, Jazzdor1 aura, à l’horizon 2017, un lieu propre sur un bateau, à deux pas de la Cité de la Musique et de la Danse. Un bel espace flottant permettant d’accueillir des artistes en diffusion et en création, un outil indispensable à la structure pour poursuivre son action en faveur d’une musique ayant des racines profondes et des ailes qui se déploient. La nouvelle édition du festival en rend compte avec son grand écart générationnel, célébrant les figures historiques tout en défendant l’avant-garde internationale. Dans la première catégorie, citons le saxophoniste américain David Murray ou le contrebassiste anglais Dave Holland. Le sang neuf ? Il est incarné par le trio berlinois Slavin / Eldh / Lillinger, la chanteuse française Émilie Lesbros ou le contrebassiste allemand Pascal Niggenkemper.

Porte-drapeau de l’impertinence made in Hollande, le fouineur Luc Ex, à la charnière entre différents univers, parcourt le monde pour frotter son instrument à des sonorités inédites. Au sein du groupe punk à tendance anar’ The Ex, où il officia de 1983 à 2002, le bassiste multiplia déjà les collaborations, auprès de Tortoise et son post-rock enchanté ou de Tom Cora et son violoncelle déchainé. En compagnie de ce dernier, il monta Roof, un des multiples projets de cet ancien chauffeur de taxi qui nous conduit au fin fond de mégapoles inexplorées par les petites routes. Durant Jazzdor, Ex sera présent à deux reprises. Avec Rubatong, il maniera sa basse aux côtés de la vibraphoniste percutante Tatiana Koleva, du guitariste René van Barneveld et de Hans Buhrs, chanteur / performer qui a le blues… et une présence fabuleuse. Le quartet Luc Ex’ Assemblée est une belle illustration du jazz actuel offerte par un artiste catalyseur d’énergie émanant de musiciens d’horizons et d’âges différents : la jeune saxophoniste Ingrid Laubrock ou le mythique batteur Hamid Drake. Autre curiosité venue des Pays-Bas : Boi Akih, quatuor où les cordes (vocales) de Monica Akihary rivalisent avec celles du guitariste Niels Brouwer. La princesse improvisatrice et le musicien virtuose dialoguent passionnément, nous servant un jazz bavard aux accents folk et world, blues et pop.

À Strasbourg, à Pôle Sud, au CEAAC ou à L’Auditorium du MAMCS, mais aussi à Lingolsheim (la Maison des Arts), à Schiltigheim (la Salle des Fêtes) ou à Offenburg (la Reithalle), du 8 au 22 novembre

03 88 36 30 48 – www.jazzdor.com

 

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