Nomadics : la techno explore les connexions entre les êtres vivants

Photo de Danny Willems

L’Homme rencontre la nature dans Nomadics, performance techno-electro signée Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe explorant les connexions entre les êtres vivants. 

Votre spectacle est une réflexion sur notre relation à la nature. Comment l’exprimez-vous ?
Lisbeth Gruwez :
Les danseurs la personnifient. On a cherché à lui donner des émotions humaines : que dirait-elle si elle pouvait parler ? Si l’on marche sur l’herbe, comment exprime-t-elle ses sensations ? Ça parait impossible, mais après avoir passé beaucoup de temps à l’observer, on a trouvé un langage avec des mouvements avant-gardistes. Par exemple, quand certains arbres poussent, ils finissent par se rapprocher pour ne devenir qu’un. On peut donc imaginer un couple qui s’embrasse, bougeant ses mains de façon très lente. Il fallait que ce soit crédible. Pour l’eau, nous cherchions une énergie plus vibrante et sommes partis sur des tremblements. 

Nomadics se distingue aussi par une introduction un peu particulière…
L.G. :
Nous proposons en effet une promenade d’environ trois heures autour de Fribourg et de la montagne Rosskopf. La marche commence toujours hors de la ville. On démarre d’un lieu verdoyant, puis on regagne la vie urbaine, jusqu’au théâtre. Il nous semble important de passer du temps en- semble, d’apprendre à nous connaître. Notre atout est que l’on peut parler différentes langues. On a une danseuse grecque, des Français, des Anglais, des Belges… Tout le monde peut s’exprimer, même un peu en allemand. À un moment donné, on se promène en silence pour que les spectateurs soient attentifs à ce qui les entoure, aux odeurs, au vent, aux plantes. C’est aussi grâce à ces balades que Maarten récupère le matériel sonore utilisé lors des représentations. 

Maarten est effectivement aux commandes de la musique : « l’environmental techno ». Qu’est-ce que c’est ?
Maarten Van Cauwenberghe : Bien que j’utilise principalement les sons de précédentes excursions, j’enregistre le vent, la pluie, les oiseaux, mais aussi les trains ou les voitures. Cela donne une énorme collection de bruits auxquels j’ajoute des effets pour les étirer, les distordre ou les mélanger entre eux. Ils sont répétitifs, comme dans la dance music. Environmental techno est finalement un bon nom pour la décrire. 

Face à toute cette richesse, les décors sont plutôt minimalistes.
L.G. :
En Belgique, j’étais une grande marcheuse. Là-bas, on voit beaucoup de flaques d’eau, et donc de reflets. Nous avons ainsi pensé à refléter les mouvements des danseurs sur le sol. 
M.V.C. : Le traitement de la lumière est aussi spécifique. Notre concepteur voulait qu’elle change doucement. Pendant une scène, quand on l’allume, elle est d’abord très orange avant de devenir doucement dorée, plus douce, ce qui entre en résonnance avec un moment de la pièce plus paisible. 
L.G. : Cette fluctuation est aussi une autre manière de figurer la nature, comme les rayons du soleil. 

Au Theater Freiburg (Fribourg-en-Brisgau) vendredi 23 mai 
freiburg.de

> Inscription à la randonnée sur th**********@th*****.de 

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