Miss Dior

Roman graphique délicat, Jeune fille en Dior est une plongée en finesse dans l’univers de la haute couture signée Annie Goetzinger.

L’objet est magnifique, sobre et glamour à la fois avec sa reliure toilée – réel luxe désormais dans l’édition BD – et sa couverture où se déploie une “silhouette Dior” signée Annie Goetzinger qui fit ses premières armes dans l’univers de la mode. On se souvient aussi des plus beaux opus de l’auteur (avec Pierre Christin au scénario) dans les années 1980, La Demoiselle de la Légion d’Honneur, La Diva et le Kriegspiel ou La Voyageuse de petite ceinture et de la saga de l’Agence Hardy (avec le même ; sept opus parus jusqu’ici). Il semble ainsi évident que son trait d’une intense élégance, racé et délicat à la fois, allait se couler à la perfection dans l’univers de Christian Dior… Et nous ne sommes pas déçus, même si le scénario – l’histoire de Clara, jeune journaliste qui deviendra mannequin, puis lady – est un peu trop lisse, évoquant même un roman à l’eau de rose au parfum entêtant et suranné. Mais ce n’est pas le plus important puisque derrière cette fiction se dissimule la “saga Dior” de l’après-guerre avec la fameuse collection de 1957 qui lança le new look, un nom forgé par la toute-puissante Carmel Snow de Harper’s Bazar qui s’écria : « It’s quite a revolution, your dresses have such a new look ! » Après une habile préface en forme de pirouette signée Anna Gavalda – qui se livre à un exquis exercice d’admiration de la créatrice de Felina – les choses sérieuses peuvent commencer, entre histoire de la mode, portrait d’un personnage attachant et plongée dans les coulisses d’une maison de couture. Le tout est complété par un dossier pédagogique avec notamment un utile glossaire et une chronologie. Le lecteur se laisse porter par un dessin d’une grande finesse : les robes éclatent en pleine page rendant un éclatant hommage au couturier de l’avenue Montaigne

Jeune fille en Dior est paru chez Dargaud (24,95 €)

www.dargaud.com

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