Mexianu Medenou, futur Dom Juan

Mexianu Medenou (Dom Juan) et Ivan Hérisson (Sganarelle) © Photo de répétition de Franck Beloncle

Trois questions à Mexianu Medenou, élève du groupe 39 de l’École du TNS qui interprète Dom Juan.

Comment avez-vous mené votre questionnement sur le background de Dom Juan ?
On se demande pourquoi il se comporte ainsi. Sa mère n’est pas dans la pièce. Pour moi, elle est morte, même si on ne le sait pas, et son rapport à elle fait qu’il en est là aujourd’hui. Je m’invente des pistes. Je suis aussi pris par ce que j’ai déjà vu et entendu sur Dom Juan. J’amène une noblesse de jeu malgré moi, alors que j’aimerais être plus détaché du romantisme. Le rendre plus concret, plus moderne.

La perception populaire du personnage est celle d’un séducteur libertin alors qu’il est tout autant un impertinent provocateur renversant les codes sociaux…
Il choisit la liberté, sans se soucier des autres. Peu lui importent les répercussions. Ce n’est pas tant un séducteur, mais il est à l’affût. Il cherche à s’amuser, provocant Sganarelle comme on embête son petit frère. Il se joue de tous, se sait condamné et croque la vie à pleines dents. Il aime la beauté qui se dégage des femmes au moment où elles s’abandonnent. Ce moment l’excite. Une fois obtenu, il les délaisse, ce n’est pas Casanova.

Dom Juan est poursuivi par les frères d’Elvire. Vous travaillez sur la traque, l’urgence de vivre et d’échapper : à lui-même, au monde, à Dieu ?
Oui, comme aux questions métaphysiques qu’il a dû se poser avant de les mettre de côté. Il a tué le Commandeur au cours d’un duel pour l’honneur. Il ne se défile jamais et en même temps, en le tuant, il a peut-être perdu quelque chose de lui.

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