Luxembourg Art Week : le dynamisme de la scène contemporaine

Mêlant valeurs sûres et nouveautés, la 9e Luxembourg Art Week témoigne du dynamisme de la scène contemporaine.

En moins d’une décennie, la Luxembourg Art Week a réussi à s’imposer dans le calendrier des foires internationales. Réunissant quelque 80 exposants issus des cinq continents, sa neuvième édition se déploie sur trois espaces aux ambitions bien distinctes. Le Main regroupe les incontournables du secteur, donnant à voir notamment une chatoyante Étude de paysages signée Christine Safa (Lelong & Co.,), les hippopotames en pleine baignade de Guo Changliang (Galerie Anja Knoess) ou encore les projections d’encre sur verre de Justin Weiller (Galerie Romero Paprocki). Plus prospective, le Take off met en lumière la relève de la scène contemporaine en conviant galeries émergentes, artist-runspaces et collectifs. S’y côtoient Tell me more du Californien Jeffrey Cheung, un nu androgyne célébrant l’identité queer (Bim Bam Gallery), un vibrant portrait d’enfant intitulé Royalty, capturé par le très prometteur photographe ghanéen Sarfo Emmanuel Annor (21 ans à peine !), représenté par The Bridge Gallery, ainsi que l’hypnotique Lié#2, délicate gravure sur bois rehaussée d’encre écarlate que l’on doit à la Strasbourgeoise Irma Kalt (Galerie Modulab).

Luxembourg Art Week
Luxembourg Art Week: Lié#2 © Irma Kalt (Galerie Modulab)

Le troisième espace est dévolu, en alternance, au Solo, série d’expositions personnelles, ou au Focus mettant à l’honneur une capitale européenne. Si l’édition 2022 avait braqué les projecteurs sur six plasticiens, cette année on met le cap sur Vienne pour une sélection éclectique et percutante. ZS art Galerie fait le choix audacieux du minimalisme en présentant notamment Dream the canvas 1 de Marie-France Goerens, collage de toile et d’acrylique, tandis qu’Ernst Hilger donne à voir My dearest Shadow du duo Asgar / Gabriel, imposante et mystérieuse huile sur toile dépoussiérant l’art du portrait. Mais c’est sans doute à la Galerie Sturm & Schober que l’on doit les choix les plus enthousiasmants : la photographe Nina Rike Springer fait la démonstration de son talent pour le mélange des genres avec Whole lotta love pink, autoportrait se revendiquant aussi bien du constructivisme que du pop art. Dans un registre tout à fait différent, herman de vries réalise une communion entre art et nature avec proofs from the carres d’acres roussillon, un doux camaïeu d’aplats orangés obtenus en frottant sur une toile de la terre collectée sur les chemins du sud de la France. Pièce maîtresse de la curation autrichienne, le superbe Boy with flowers permet de s’imprégner de l’univers atypique de la trop méconnue Mary A. Waters. Ses déroutants portraits réalistes s’inspirent de l’esthétique de la peinture classique occidentale, suggérant, peut-être, une autre lecture de l’Histoire.


Au Champ du Glacis (Luxembourg) du 10 au 12 novembre
luxembourgartweek.lu

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