Comme un ouragan

Leon Löwentraut im Atelier, 2019 © Adrian Bedoy

Jeune, provocant et plein de succès : tel est Leon Löwentraut, peintre de 22 ans qui a débarqué sur la scène artistique comme un météore. Visite d’une exposition monographique à la kunsthalle messmer.

Il a commencé à peindre à sept ans et à douze, « il était clair que je ne désirais rien faire d’autre que de l’Art », assène Leon Löwentraut dont le regard s’est formé en arpentant, dès son plus jeune âge, musées et galeries, découvrant « des horizons qui s’agrandissaient sans cesse, qui semblaient infinis. » Sensation de la scène arty allemande, l’artiste qui évoque autant un enfant prodige qu’une rock star, expose ses toiles sur lesquelles plane l’ombre de Picasso, mais un Picasso encore plus sauvage et incontrôlable que l’original. Ses autres influences ? En vrac, Matisse, Warhol et Basquiat. « Ils sont des artistes que j’ai beaucoup observé et que je révère, des exemples. On a besoin d’exemples, mais il faut aussi savoir s’en détacher. » Illustration avec des toiles de grand format possédant une belle force d’expression, mettant leur puissance au service des 17 objectifs de développement durable pour 2030 (Pas de pauvreté, Égalité des sexes, Consommation et production durables, etc.) adoptés par les Nations Unies.

Leon Löwentraut, Gesundheit und Wohlergehen, 2018, © Leon Löwentraut/Geuer & Geuer Art GmbH

Le peintre a eu le privilège de les transformer en tableaux – la série est ici montrée dans son intégralité – dans le cadre du projet #Art4GolbalGoals placé sous l’égide de l’Unesco. Les couleurs sont violentes, joyeuses le plus souvent. Le geste est rapide, la toile se voit zébrée par des coups de pinceau d’une extrême vivacité. Leon Löwentraut se collete avec le support dans un corps à corps sauvage, laissant un flux intérieur qui semble inextinguible sortir à l’air libre : « C’est très exigeant. Épuisant, parfois », résume-t-il. Cette intense spontanéité est perceptible dans des toiles comme Different Minds (2017) ou Cleopatra (2020) où se découvre également une grande rigueur dans la construction des équilibres entre les différents espaces. Des ronds de peinture appliqués directement avec l’embout du tube, des coulures architecturées avec soin formant des structures ornementales, des cercles d’un puissant dynamisme se combinant pour composer les traits d’un visage… Tout cela est joyeux et électrique, tout comme les dessins en noir et blanc ici exposés pour la première fois – étonnante variation sur un même thème – et les visages de bronze dégoulinant de pigments dans une orgie chromatique jubilatoire.


À la kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl), jusqu’au 20 septembre
kunsthallemessmer.de
leonloewentraut.de

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