Anna Waisman et les lettres hébraïques

Connaissez-vous Anna Waisman (1928- 1995) ? La réponse est sans doute négative. Native de Strasbourg, où elle fut danseuse étoile, cette complète autodidacte fut une sculptrice de génie. Débutant à la fin des années 1950 avec les pierres du Viaduc d’Auteuil en démolition et des outils rudimentaires – tournevis et tenailles –, elle a aussi été peintre et dessinatrice, réalisant de touchantes pièces en papier déchiré. « J’ai découvert le judaïsme en sculptant les lettres hébraïques dans la pierre », écrit-elle. Une assertion dont on trouve de multiples développements dans cette correspondance avec André Neher – qui marqua profondément les études juives en France – s’étendant entre 1962 et 1988. Avec Cette chose indispensable qui reste invisible et que je sais, se déploie un passionnant dialogue entre une artiste et un philosophe, permettant aussi de (re)découvrir l’oeuvre de celle qui réalisa le mémorial des martyrs juifs victimes de la barbarie nazie de Sarcelles, en 1981.


Paru chez L’éclat (29 €)
lyber-eclat.net
> Les œuvres d’Anna Waisman sont exposées à la Région Grand Est (Strasbourg) du 31 mai au 18 juin.

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