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Mieux vaut en rire : Tous coupables sauf Thermos Grönn

Tous coupables sauf Thermos Grönn © Valentin Frenot

Sacha Vilmar s’empare de l’Affaire Carlos Ghosn et de l’insolite épisode  de la fuite en valise pour la transposer dans Tous coupables sauf Thermos Grönn,  avec un humour décapant.

Directeur artistique du festival des arts scéniques Démostratif, dont la dernière édition se concentrait sur les psychoses familiales, le metteur en scène et comédien Sacha Vilmar révèle sa nouvelle création, Tous coupables sauf Thermos Grönn. Librement inspirée des déboires de l’ancien PDG du groupe Renault-Nissan – un certain Carlos Ghosn qui, soupçonné de malversations financières, s’évade clandestinement du Japon caché dans un bagage –, la pièce continue à dérouler le fil rouge des faits divers, événements piquant particulièrement la curiosité de notre homme. Après s’être consacré à l’Affaire Grégory dans Adieu mes chers cons (2022), Sacha Vilmar imagine tout le processus entourant la fugue du businessman, entourée de zones d’ombre : comment s’y est-il vraiment pris, avec quel soutien, pourquoi ? À travers une course-poursuite absurde – tant dans les décors, costumes et dialogues –, il en invente les étapes et donne vie à des protagonistes carrément loufoques.


Parmi eux, on retrouve bien évidemment le millionnaire déchu, tourné en ridicule à l’aide d’artifices tels que perruques, prothèses et maquillage extravagant facilitant une mise en scène cartoonesque. S’impose également Géraldine Tailleurz, une garde du corps un peu spéciale. Dès les premiers instants, dans une scénographie représentant un appartement, certes bourgeois, mais biscornu, elle s’entretient avec deux policiers à travers la porte, essayant de couvrir son client, barricadé avec elle. « Ouvrez c’est un ordre ! », lui imposent les forces de l’ordre. « N’ouvrez surtout pas ! », tente de s’interposer Grönn, dissimulé dans une malle. « Mais c’est un ordre ! », lui rétorque-t-elle. Dans des échanges ultra dynamiques façon ping-pong vocal, les personnages s’invectivent sans discontinuer, réinventant même la langue française. Rédigé par Romane  Nicolas, le texte prend en effet des libertés langagières, soulignant le grotesque de la situation. Il transforme par exemple le verbe « devenir » en « deviendir » – « Ça va deviendir suspect » –, ou « faire » en « foirer » – « Pour foirer des courses ». Assumant pleinement son extravagance, Tous coupables sauf Thermos Grönn joue aussi de ressorts réalistes en ouvrant le spectacle avec la voix du journaliste Fabrice Drouelle, présentateur de l’émission de France Inter Affaires sensibles dont l’un des épisodes est consacré à ce sujet. « On a enregistré avec lui une fausse introduction du podcast où il parle de Grönn », explique Sacha Vilmar. Dans cette évasion montée de toutes pièces, le fugitif traverse pas moins de dix lieux à l’esthétique délirante, passant d’une ruelle à un aéroport, en faisant une halte dans les nuages ou, encore plus fantastique, dans un paradis fiscal.


Au Taps Scala (Strasbourg) du 18 au 21 novembre,  à La Filature (Mulhouse) mercredi 26 et jeudi 27 novembre, à la Manufacture (Nancy) du 2 au 5 décembre,  à l’Espace Bernard-Marie Koltès (Metz) du 16 au 18 décembre  et au Nouveau Relax (Chaumont) jeudi 26 mars 2026
demostratif.fr

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