REV, le monde dystopique d’Aime Simone

Aime Simone © Manon Alder

De retour avec REV, son troisième album, Aime Simone enrichit sa postpop hypnotique de touches de rap, punk et witch house, invitant à un voyage ultra fourni.

Votre univers s’inscrit dans le mouvement postpop. Mais de quoi s’agit-il, au juste ?
C’est une musique pop alternative avec une approche transgenre de la composition. J’écris une chanson pop, c’est-à-dire avec des couplets, refrains et structures que l’on connait, mais dans les arrangements, j’aime aussi emprunter de la techno, du rock, du punk, du rap, de la trap pour l’amener dans un autre monde. C’est un terme que j’ai « rencontré » après mon premier album. Je n’aime pas forcément définir les choses, mais cette expression me semblait la plus appropriée. En soi, c’est un genre infini, car on pourra toujours utiliser des styles différents pour créer une pop hybride. Ce qui m’intéresse, c’est de chercher de nouvelles sonorités.

Contrairement aux deux albums précédents, où vous parliez de vous et de vos expériences, REV suit l’histoire d’un personnage fictif. Pourquoi ce virage ? En quoi change-t-il votre manière d’écrire
J’avais envie de travailler sur un album conceptuel. Refaire un disque « DIY pop » m’ennuyait, j’avais besoin de quelque chose de plus. Il est plus riche, donc plus complexe à aborder, mais quand on y entre, il est finalement plus profond. C’est peut-être aussi en réaction à la société, à cette culture du zapping et aux formats superficiels des réseaux sociaux. REV est pensé comme une suite de nouvelles : il possède par conséquent une trame narrative à laquelle il faut rester fidèle. Me glisser dans la peau d’un personnage m’a aussi permis d’expérimenter plus de choses musicalement. Par moment, ma voix est très grave, plus sombre et démoniaque dans les chansons rap (Taking my distance, Gore Mode, Let me down), puis plus aiguë et angélique sur d’autres. Le Paradis perdu de Milton, illustré par Gustave Doré, ainsi que les textes d’Edgar Allan Poe et James Joyce m’ont inspiré.


Que racontez-vous ?
On est dans une dystopie et on suit le parcours d’un ange, qui s’évade d’un paradis artificiel créé par des robots pour contrôler les humains. Dans l’album, cette partie correspond au titre Black & White. Deux voix s’y opposent. L’une, grave et saturée, traduit cet esprit de révolte. L’autre, plus aérienne et mélancolique, se rattache à la liberté. Ensuite, l’ange finit dans la ville de Fast City et essaie de faire la révolution. 

Une certaine urgence imprègne Fast City.
C’est une chanson effrénée. Juste avant, les robots ont désactivé ses ailes, donc il s’écrase dans la ville. Il se réveille en prison, s’enfuit, et nourrit le projet de se révolter. Musicalement, on a un côté assez rock, avec la guitare comme colonne vertébrale, mais aussi une rythmique plus electro, avec des synthés donnant cet aspect futuriste. À travers sa quête de revanche, l’ange parviendra à révéler certaines choses sur notre humanité… et la sienne. 


À la Cartonnerie (Reims) jeudi 9 octobre, à la BAM (Metz) vendredi 10 octobre, à La Vapeur (Dijon) jeudi 6 novembre et au Point d’Eau (Ostwald) vendredi 14 novembre
cartonnerie.frcitemusicale-metz.frlavapeur.comartefact.org

Édité par Erschienen bei No Start No End / Because Music
nostartnoend.combecause.tv

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