Zoom sur l’édition 2025 de Scènes d’automne en Alsace

Croire aux fauves © Adrien Berthet

La metteuse en scène Laure Werckmann est au centre de la programmation de la treizième édition de Scènes d’automne en Alsace, avec sa tétralogie Les Héroïnes de la métamorphose.

Depuis la création du festival – porté par cinq structures partenaires : Comédie de Colmar, Espace 110 (Illzach), La Filature (Mulhouse), Créa (Kingersheim), La Coupole (Saint-Louis) et accueilli en plus, cette année, au Théâtre du Jura (Delémont) –, c’est la première fois qu’un focus est opéré sur le répertoire d’une artiste. « On s’est très vite rendu compte que le travail de Laure Werckmann et sa compagnie, Lucie Warrant, s’y prêtait », explique Matthieu Cruciani, co-directeur de la Comédie de Colmar. Parmi les six spectacles programmés, tous sont adaptés d’un récit et quatre sont montés par la metteuse en scène. Issus de ses dernières créations, ils sont regroupés dans une tétralogie dressant le portrait de femmes contraintes, à un moment donné de leur vie, de changer. J’aime (12/10, Théâtre du Jura) transpose ainsi sur les planches le premier roman éponyme de Nane Beauregard. Le pitch : une femme se confie sur ce qu’elle apprécie chez un homme… et en particulier chez le sien. « Durant plus de 80 pages, il n’y a aucune ponctuation. La narratrice tend un miroir de la tragédie de l’existence et des sentiments, comment ils se transforment et perdurent au fil des années », explique Laure Werckmann, également interprète de ce seule-en-scène. Installée dans un fauteuil et environnée d’une semi-obscurité intimiste, elle déroule cette histoire avec sensibilité, jouant avec des grains de farine pour réaménager l’espace et transformer son visage, victime du temps qui passe. 


Quand Croire aux fauves (14 & 15/10, Comédie de Colmar) revient sur la dramatique mésaventure de l’anthropologue Natassja Martin, défigurée par un ours, Renaître (10 & 11/10, Tennis d’Illzach) est une adaptation de l’autobiographie de la joueuse de tennis Marion Bartoli, « qui a vécu sous l’emprise de son ex-compagnon et frôlé la mort. » Pour sa part, L’Amour après (07 & 08/10, La Filature, 10/10, La Coupole) retrace l’histoire de Marceline Loridan-Ivens, rescapée de la Shoah et des camps de la mort. « La possibilité de mettre en dialogue ces deux histoires est improbable », souligne Laure Werckmann, « mais elle montre ma volonté de travailler l’hétérogénéité des représentations. » À côté de ce fil rouge, est aussi à retrouver la proposition jeune public L’Amie (08/10, La Coupole) de la Soupe Compagnie, théâtre de papier inspiré par l’album du même nom imaginé par le duo d’auteurs-illustrateurs Icinori. Enlevé par une chauve-souris, un enfant découvre finalement un monde merveilleux et enchanteur. Enfin, signée par la Compagnie Roland Furieux, Sauve qui peut (la révolution) (11 & 12/10, La Filature) est une production mêlant image et musique qui adapte le livre de Thierry Froger… lui-même inspiré d’une histoire vraie : celle de Jean-Luc Godard, mandaté par Jack Lang pour réaliser un film fêtant le bicentenaire de la Révolution française, mais qui ne trouvera jamais grâce aux yeux du gouvernement.


À La Comédie de Colmar, à La Filature (Mulhouse), au Créa (Kingersheim), à L’Espace 110 (Illzach), à La Coupole (Saint-Louis) et au Théâtre du Jura (Delémont) du 7 au 15 octobre 
comedie-colmar.comlafilature.orgcrea-kingersheim.comespace110.orglacoupole.frtheatre-du-jura.ch 

> Renaître est aussi au programme de la 35e édition du festival Momix (Créa, 28/01- 08/02) – momix.org 

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