Voyage d’hiver

Photo Josep Molina

Artiste associé à l’Opéra de Dijon, Andreas Staier donne, en deux concerts, les trois dernières Sonates de Schubert au pianoforte.
Interprète hors pair du répertoire baroque, classique et romantique sur instruments d’époque, Andreas Staier – claveciniste de Musica Antiqua Köln dans les eighties – avait réalisé, au cours des années 1990, un enregistrement mythique de l’œuvre tardif de Schubert regroupant ses trois ultimes Sonates, D 958, D 959 et D 960. Depuis, il y était rarement revenu en concert. Ces deux soirées dijonnaises intitulées Le dernier Schubert, au cours desquelles le virtuose sera au clavier d’un pianoforte – copie des instruments sur lesquels jouait le compositeur permettant de restituer l’authenticité des partitions – font donc figure d’événement. Achevées en septembre 1828, quelques semaines avant la mort de leur auteur, ces œuvres testamentaires sont des citadelles du vertige où s’exprime une puissante sensibilité. Dans un premier concert (06/10), la Sonate D 958, voyage d’hiver aux accents beethovéniens, voisine avec des deux Impromptus de 1827 et les Six moments musicaux, pages fulgurantes où se concentrent les émotions, tandis qu’un second (05/05/2019) présente les Sonates D 959 et D 960. Entre altière ascèse, couleurs surnaturelles et élans désespérés d’introspection, voilà deux « berceuses de la douleur », pour reprendre les mots de Brahms.


À l’Opéra (Dijon), samedi 6 octobre 2018 et dimanche 5 mai 2019
opera-dijon.fr
andreas-staier.de

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