Un roman d’amitié

© Harald Hoffmann / Decca

Accompagnée d’une douzaine de complices, la violoniste Janine Jansen propose un voyage sur les terres musicales de Jean-Sébastien Bach. À découvrir à Baden-Baden et Luxembourg.

Après un premier disque paru il y a quelques années, où elle livrait une version lumineuse et raffinée de la Partita pour violon seul n°2 BWV 1004 de Jean-Sébastien Bach (Decca, 2007), Janine Jansen revient au “cantor de Leipzig” entourée d’une dizaine d’amis musiciens, de son frère, le violoncelliste Maarten, et de son père, l’organiste et claveciniste Jan. À l’écoute du CD paru fin octobre se manifeste l’intense complicité unissant les différents protagonistes de ce projet chambriste, un genre que la violoniste néerlandaise adore (Elle lui a même dédié un festival à Utrecht dont la onzième édition se déroulera du 25 au 29 juin 2014). Sur ses interprétations flotte une “atmosphère familiale”, les œuvres de Bach s’y trouvant revivifiées grâce au dialogue installé entre les musiciens. C’est comme s’ils avaient trouvé la juste distance entre la nécessité du collectif et la préservation des individualités créant un “orchestre idéal”, forcément éphémère.

Le menu de la soirée ? Les Concertos pour violon BWV 1041 et BWV 1042 d’une architecture élaborée et fine sont emplis d’une douce luminosité tandis que le BWV 1043 pour deux violons, crée une relation dense entre soliste et orchestre. Également au programme, le Concerto pour violon et hautbois BWV 1060 est une page pleine d’élégance et d’harmonie dans ses proportions, un des plus beaux représentants du concerto baroque : plus qu’une quête de virtuosité s’y déploie en effet une volonté de marier les sonorités avec finesse et équilibre tout comme dans le Concerto pour hautbois BWV 1055 interprété par Ramón Ortega Quero, une étoile montante de l’instrument. Si Janine Jansen illumine le projet avec son Stradivarius de 1727 (joué avec un archet moderne), la familiarité de tout ce petit monde avec l’univers baroque génère une interprétation pétrie de sincérité, très éloignée de tout exercice de style stérile.

À Baden-Baden, au Festspielhaus, dimanche 8 décembre
+49 7221 3013 101 – www.festspielhaus.de
À Luxembourg, à La Philharmonie, mardi 10 décembre
+352 26 32 26 32 – www.philharmonie.lu
www.janinejansen.com

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