Tchao pantin

Photo de Patrick Berger / Artcompress

Créé à Aix cet été, le génial Pinocchio du compositeur Philippe Boesmans et du metteur en scène Joël Pommerat fait escale à Dijon.

Le duo avait déjà collaboré pour Au Monde (2014) : avec ce Pinocchio que Joël Pommerat porta à la scène en 2008, le compositeur belge Philippe Boesmans trouve matière à son septième opéra. Tous deux s’emparent du pantin de bois imaginé par Collodi : véritable tête à claques, égotique et mal élevé, jurant comme un charretier, le bonhomme plutôt énervant est perdu dans un monde sombre, au sens propre comme au figuré. Les scènes s’enchaînent comme autant de visions en noir et blanc où éclate le génie du véritable magicien qu’est Joël Pommerat, capable d’évoquer de manière poétique – avec presque rien et une lumière intelligemment utilisée – l’intérieur d’une baleine ou une mer en furie, passages obligés du conte.

Photo de Patrick Berger / Artcompress

Sur une partition fourmillant de références lyriques (d’Ambroise Thomas à Richard Strauss, en passant par Charles Gounod), se déploie une aventure initiatique servie par une distribution de haut niveau où étincellent le baryton Stéphane Degout et les musiciens du Klangforum Wien que l’on retrouvera pour deux concerts dijonnais dédiés à la musique contemporaine (03/10, un voyage de Luciano Berio à Beat Furrer et 09/10, un programme Murail / Boesmans / Furrer / Grisey).

À l’Opéra (Dijon), du 6 au 8 octobre

opera-dijon.fr

Rencontre avec les artistes à l’issue de la représentation du dimanche 8 octobre

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