Poupées de cire & de sons

Renaud Herbin, directeur du TJP, propose un spectacle dédié à tous, dès 3 ans, Wax. Sur le plateau habité par différentes sonorités, une femme manipule de la cire, matière dont elle envie la liberté.

 

Nous sommes à quelques semaines de la première, durant les préparatifs. Sur la Petite Scène du TJP ayant l’aspect d’un atelier d’artiste, une toile tendue et tachée, façon Pollock, des bancs de bois brut et une plaque chauffante où repose un récipient transparent. Devant un ordinateur portable, Renaud Herbin et Anne Ayçoberry, sa complice, évoquent « la place du mot et du verbe, des sonorités, de la langue hésitante, proche de la respiration et du corps » dans Wax. Au début de cette pièce basée sur « l’instabilité des états et des humeurs », l’énergique comédienne Justine Macadoux déverse de la cire chauffée à 70° C sur un tapis de silicone. Elle se propage, telle une expansion de César, formant une grande tache, une flaque qui se fige et que la protagoniste élève à la verticale, tentant, dans des bafouillages et bégaiements, de décrire et nommer. Ce personnage clownesque, « naïf face à la matière organique », selon Renaud Herbin, s’enthousiasme devant la capacité de la cire à pouvoir changer d’état (liquide ou solide) et de forme. Elle envie sa liberté, son aspect malléable, non finito, sa docilité, son instabilité. Elle-même songe à faire l’expérience du débordement, de la transgression de la limite. De toutes les matières, c’est la wax qu’elle préfère, modelant un « waxele », une sorte de mini Golem. Elle conçoit ensuite toute une famille, une série de « manele » semblant sortir du même moule. Sauf que « la cire est instable, elle se rebelle, transgresse, nous échappe », insiste le metteur en scène. La comédienne cherche à normer les personnages, les rendre similaires, bien alignés, obéissants, mais « ils sortent du cadre ». Petit à petit, elle « découvre qu’elle peut inventer sa propre forme, s’affirmer en tant qu’individu ». Qu’on soit enfant ou adulte, il faut composer avec les limites, « nos propres contours ». Dans un environnement « de matière sonore » créé par Morgan Daguenet, Justine Macadoux va se recouvrir de cette grande peau de cire, comme pour pouvoir bénéficier de ses propriétés. Wax raconte le passage « de l’inerte au vivant », il nous convie à un vertigineux voyage dans le temps : le big bang originel, la formation de la matière, l’apparition du premier humain, la norme sociale, la place de l’individu…

 

Au TJP Petite Scène (Strasbourg), du 3 au 10 octobre

www.tjp-strasbourg.com

 

Au Carreau (Forbach), mercredi 12 et jeudi 13 octobre

www.carreau-forbach.com

 

Au Théâtre Dunois (Paris), du 16 au 27 novembre

www.theatredunois.org

 

À La Méridienne (Lunéville), du 11 au 13 janvier

www.lameridienne-luneville.fr

 

Au Créa (Kingersheim), dans le cadre du Festival Momix, vendredi 3 et samedi 4 février

www.momix.org

 

À MA Scène nationale (Montbéliard), du 22 au 25 mars

www.mascenenationale.com

 Une coproduction MA Scène nationale Pays de Montbéliard

www.mascenenationale.com

 

 

vous pourriez aussi aimer