Point de non-retour

© Raoul Gilibert

Avec Après la fin, Catherine Javaloyès s’attaque à la langue crue de Dennis Kelly dans une exploration des désirs inavouables régissant les relations entre les êtres.

Louise se réveille, enfermée dans l’abri anti atomique de Mark, acheté avec son appartement. Il dit à celle qu’il couve d’un regard trop insistant l’avoir sauvée. Mais ici comme à l’extérieur, elle ne comprend rien et se refuse à jouer le jeu malsain que le jeune homme, un peu bizarre, lui propose avec insistance. Dans ce huis clos où il dicte les règles, rationne et affame, les pulsions, les rêves tus et la violence du rapport à l’autre submergent ce couple de circonstance, coupé de la réalité et en perte de repères. Les mécanismes de domination du dramaturge anglais guident une scénographie évoquant l’enfermement mental et le délitement des barrières de la bienséance. L’espace froid d’un mobilier d’échafaudage se perdant dans l’obscurité renforce la tension musicale ambiante, et fait des personnages les pions d’une partie qui les dépasse : l’un s’en croit le maître tandis que l’autre se laisse prendre par l’enjeu, quitte à oublier son humanité pour échapper à la manipulation. Deux fauves en cage, sans réelle issue.

© Raoul Gilibert

Au Théâtre de Haguenau, mardi 4 février (dès 15 ans)
relais-culturel-haguenau.com

À la Salle Europe (Colmar), vendredi 13 mars (dès 15 ans)
salle-europe.colmar.fr

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