Pleins feux

Critiques emportées, chroniques au long cours ou interviews fleuves : Michka Assayas a exhumé ses “écrits rock” pour les rassembler dans une compile ardente : In a lonely place.

Le blouson en cuir usé, les lunettes de soleil vissées sur le nez, même au beau milieu de la nuit, et l’attitude destroy-autodestructrice… très peu pour lui. Définitivement, Assayas n’est pas Pacadis : il confie, dès le prologue de ce recueil de textes – parus pour l’essentiel dans Rock&FolkLes Inrocks, mais aussi dans Libé ou même VSD, des eighties aux années 2000 –, un échec cuisant lors de sa « première et dernière tentative rock’n’roll ». Peut-on écrire sur le rock avec une tête d’universitaire ne buvant que du petit lait ? Et comment, surtout si on y va « au lance-flammes ».

The Smiths, « miraculeux et désinvolte »

Tout au long de ces 330 et quelques pages brûlantes écrites à la première personne, l’auteur du Dictionnaire du rock dégaine, célébrant les Beach Boys, « cinq boy-scouts chantant à tue-tête » qui le fascinent, Joy Division, livrant « un combat contre un monde qui croule », New Order et son « electro-disco » synthétique, simple et transparente, le « glamourous » Bryan Ferry ou encore la bande à Bono (nobody’s perfect…).

In a lonely place, écrit par Ian Curtis et interprété par New Order après son suicide

Au fil des pages d’In a lonely place, Assayas fait part de son engagement pour l’« excentricité contrôlée » des punkettes de Raincoats comme pour… – « attachez vos ceintures », prévient-il dans sa chronique de 1983 – la pop pailletée d’Abba, groupe « indéfendable » qu’il réhabilite avec malice.

Johnny Cash : « Trente ans avant le gangsta rap, il avait été le premier chanteur à s’identifier à des personnages qui formaient la lie de l’humanité. »

In a Lonely Place, édité par Le Mot et le Reste

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