On connaît la sanson

Influencée par Véronique Sanson, Jeanne Cherhal chante le sentiment amoureux, flamme qu’il faut sans cesse entretenir, sur un album à la coloration vintage, hanté par « un souffle fantôme ». Entretien avant sa tournée dans l’Est.

Est-ce vrai que vous êtes fan de Sonic Youth ?

Ado, j’étais fascinée par la personnalité de Kim Gordon et le son de Sonic Youth, reconnaissable entre mille. C’était mon groupe préféré – alors que j’écoute peu de rock indépendant – et je l’ai vu plusieurs fois en concert. Je suis encore très impressionnée par leur élégance dans la violence.

Vous pourriez faire un album rock ?

Je ne suis pas sûr que ça me corresponde. Avec mon nouveau disque, Histoire de J., je suis revenue à une esthétique “chanson”, même si la tournée avec les gars de La Secte humaine* m’a ouvert des horizons, décomplexée et permis de revenir à mon piano avec davantage de plaisir.

Vous êtes tombée Amoureuse de Véronique Sanson à qui vous avez rendu hommage en reprenant son album de 1972, sur scène, quarante ans après sa sortie. Quelle importance a la variété des seventies dans votre travail ?

Je revendique l’influence de Sanson, Sheller, Berger, mais aussi de Joni Mitchell ou d’America, des choses qui groovent de manière acoustique. Il n’y a aucun effet sur mon dernier album : j’ai essayé d’aller à l’essentiel, comme dans les années 1970 où l’on entrait en studio à trois ou quatre pour enregistrer, en analogique, un album sur deux jours. C’est la démarche inverse de mon précédent disque, composé toute seule.

Êtes-vous nostalgique ?

Non, car je ne regarde pas le passé. D’ailleurs, je n’ai découvert Sanson que tardivement, tout comme Crosby, Stills, Nash & Young, référence importante pour ce disque. Je ne suis pas nostalgique de cette période, même si je fantasme dessus.

Quel est le point de départ d’Histoire de J. ? L’envie de vous raconter à travers un personnage fictif, de faire un clin d’œil à Histoire de Melody Nelson ?

Le titre vient d’Histoire d’O. Mon album est tellement intime, lié à une histoire d’amour et à des sentiments si personnels, que j’ai voulu mettre un peu de distance en utilisant l’initial J.

Le disque débute par J’ai faim. Vous avez toujours autant d’appétit, une quinzaine d’années après vos débuts ?

Oui, mais il faut savoir laisser des périodes de creux dans une carrière, afin d’entretenir le désir, comme dans un couple.

Si votre album était associé à un élément, il s’agirait…

Du feu : il est beaucoup question d’amour et je dis, en ouverture, que je brûle de tout connaître…

À Belfort, au Granit, mardi 17 février

03 84 58 67 67

www.legranit.org

À Florange, à La Passerelle, samedi 25 avril

03 82 59 17 99

www.passerelle-florange.fr

À Neuves Maisons, au Centre Culturel Jean L’Hôte, vendredi 10 avril

03 83 47 59 57

www.centrecultureljeanlhote.fr

 

Histoire de J., édité par Barclay

www.universalmusic.fr

www.jeannecherhal.fr

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