Municipales: Entretien avec les candidats à Metz

Centre Pompidou Metz © Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz

 Maire depuis 2008, Dominique Gros (PS) ne se représente pas.

 Quel bilan pour la culture ces six dernières années ?

Xavier Bouvet (EELV, Génération.s, PCF, PS). La culture est une richesse indéniable pour la ville de Metz. Un patrimoine exceptionnel, de la Cathédrale à la porte des Allemands, du Temple Neuf au quartier Impérial. Des institutions culturelles (Centre Pompidou-Metz, Cité musicale-Metz…) à la programmation riche et foisonnante. Des évènements, de Constellations au Festival Passages, qui rythment les saisons. Et des artistes locaux, des acteurs associatifs qui portent de nombreux projets.
Sur les six dernières années, et même étendons, sur les dix dernières années, le bilan est celui d’une dynamique marquée des évènements forts (la Nuit Blanche puis Constellations), en même temps qu’un renforcement des institutions, notamment la Cite musicale-Metz qui regroupe aujourd’hui Arsenal, Trinitaires, BAM et l’Orchestre national de Metz.
Mais les disparitions successives du festival Musiques Volantes, de l’association Boumchaka (qui était entre Thionville et Metz), les difficultés de lieux indépendants comme la Chaouée et le Chateau 404, démontrent que nous avons affaire à un écosystème fragile et qu’il faut considérer et préserver.

Françoise Grolet (RN). Les six années passées ont été l’occasion de faire une large place à l’art numérique par des événementiels dont le Festival Constellation qui a impliqué des lieux culturels comme le Musée de la cour d’Or ou encore l’opéra-théâtre en été.
Au-delà de certaines manifestations plus événementielles, les dernières années furent également marquées par la consolidation du pôle musical messin notamment avec la fusion de la gouvernance de Metz en Scène (qui regroupe l’Arsenal, La BAM et Les Trinitaires) avec l’orchestre national de Metz, ou encore par la création de la cité musicale qui a permis à Metz d’obtenir le Label Unesco Ville créative. La Ville a également lancé le festival de spectacles à ciel ouvert « Hop ! Hop ! Hop ! » qui attire le public par son accès libre.
La municipalité a aussi porté atteinte à l’accès à la culture et notamment au 7ème Art en décidant unilatéralement et sans prendre en considération une pétition de 16 000 signataires d’octroyer le monopole des cinémas messins à Kinépolis.
Ce monopole a d’ores et déjà fait considérablement baisser le nombre de spectateurs de 255 000 spectateurs en 2017 (répartis sur deux cinémas : le Caméo et le Palace) à 160 000 spectateurs (septembre 2018- septembre 2019). Le Caméo a disparu. Quant au Palace qui diffusait auparavant des succès populaires, il s’est mué en cinéma d’art et d’essai diffusant également des films étrangers à gros budget mais uniquement en version originale sous-titrée. Kinépolis ouvrira de surcroît un multiplexe à Metz d’ici peu et disposera ainsi de 33 salles à Metz et dans l’agglomération messine rendant ainsi impossible toute possibilité d’implantation d’un indépendant.
Au-delà de cet aspect, les associations diffusant la culture cinématographique et audiovisuelle ne disposent plus de lieu de projection assez souple et abordable pour leurs manifestations grand public. On ne peut exclure à Metz le cinéma indépendant, les associations qui œuvrent à la promotion du cinéma, ni les citoyens.

François Grosdidier (LR). Sur les grandes infrastructures que sont le Centre Pompidou-Metz, l’Opera de Metz-Metropole, le Musée Métropolitain de Metz, les grandes écoles d’art et de musique et ce que l’on appelle la Cité Musicale de Metz ( Arsenal, Trinitaires et BAM ) et l’Orchestre National de Metz, il y a eu plutôt largement poursuite de la politique préalablement au changement de majorité municipale.
Si le Centre Pompidou a été sauvé financièrement par le changement de majorité régionale, il faut constater que des changements administratifs au nom de la mutualisation entre les salles de musique et l’orchestre national se sont plutôt traduits par des budgets en hausse nécessitant pour la ville et la Region des dépenses supplémentaires. Si certaines s’imposaient il convient de revoir certains projets administratifs qui pourraient aboutir à de nouvelles hausses budgétaires sans élargissement de l’offre culturelle . Il en va de même des relations Orchestre / Opéra dont les structures appartiennent à deux collectivités différentes que sont respectivement Ville et Region d’un côté et Metz Metropole de l’autre. Et ce coût supplémentaire n’entraine, une fois encore, aucune offre artistique supplémentaire pour le public, bien au contraire. Cette politique qui s’inscrit dans une continuité des structures (et heureusement) a néanmoins conduit à des hausses budgétaires sans contrepartie artistique. En ce qui concerne l’événementiel culturel, on notera le festival « Passages » qui est passé d’un ancrage nancéien à un ancrage messin . Inscrit désormais dans notre paysage, nous appuierons celui-ci car il correspond à notre positionnement transfrontalier comme à notre mixage historique de nos populations. Il en va de même de constellations.

Richard Lioger (LREM, Modem). Depuis dix ans, Metz a fait le choix de la culture pour se construire une image et une attractivité nouvelle, assurer une vitalité de la ville, renforcé son vivre ensemble et une éducation artistique garantissant un accès à la culture pour tous. Le bilan des 10 ans est très positif avec un taux d’équipements exceptionnels et un engagement culturel soutenu :
– émergence d’une scène culturelle riche à Metz avec une vivier remarquable d’associations, d’artistes, de festivals et de lieux culturels
– ouverture du Centre Pompidou-Metz qui connait un beau succès public ;
– construction de la boite à musique, salle de musiques actuelles au cœur de Borny, quartier populaire ;
– création de la Cité musicale-Metz, première institution de ce genre en province avec plusieurs de salles musiques, un Orchestre national et plus de 300 concerts par an
– construction de l’Agora, Médiathèque, Centre social et espace numérique à Metz Nord au cœur d’un quartier populaire ;
– une politique de lecture publique ambitieuse (ouverture le dimanche, gratuité d’accès des bibliothèques…),
– une politique de restauration et valorisation du patrimoine avec de nombreux sites restaurés et ouverts sur la ville comme la Porte des allemands ou encore la basilique Saint Vincent,
– un tiers lieu nouveau Bliiida à Metz comme espace de résidences et de création entre culture, numérique, médias et industries créatives ;
– une politique d’éducation artistique et culturelle très ambitieuse (résidences d’artistes dans les écoles, ateliers d’enfants, orchestres Démos…) ce qui a valu à Metz le label de ville laboratoire 100% EAC,
– l’ouverture à l’international et la reconnaissance de l’Unesco avec le label de ville créatives,
– un soutien accru aux associations culturelles et aux Festivals avec le lancement du festival d’arts numériques Constellations qui a vu 1,4 millions de visiteurs, 200 articles presse et +25% de nuitées d’hôtels en plus depuis son lancement en 2017, 6,5 M d’euros de retombées économiques ; plusieurs festivals qui ont trouvé leur place et public : Le Livre à Metz, Le festival de théâtre étranger Passages, le festival de théâtre de rues Hop Hop Hop ;
– une modernisation du cinéma d’art et essai qui a vu l’ouverture du Klub avec une programmation de haut niveau et le passage de 90 000 spectateurs à 160 000 sur la première année d’ouverture.

Je souhaite m’inscrire dans le sillage de ce bilan et amplifier cette dynamique culturelle dans les 6 ans à venir.

Constellations © Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz

Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire ?

Xavier Bouvet. Nous élargirons les publics de la culture à Metz, au delà du succès populaire des grands évènements.
> avec les lieux et structures partenaires, publics comme privées, et dans le cadre de la « Carte Metz » que nous mettrons en place, nous favoriserons les offres tarifaires culturelles, les invitations aux évènements notamment à destination des jeunes (-26 ans) et des publics dits « empêchés »,
> nous développerons largement la pratique artistique à tous les âges, en lien avec les structures culturelles et d’éducation populaire. Nous assurerons la promotion des activités existantes, le soutien à leurs porteurs, et créerons les conditions de l’émergence d’offres nouvelles, accessibles à tous les publics,
> nous mettrons en lumière des pratiques parfois trop peu visibles : ainsi la création d’une « semaine de la lecture » permettra pratique de l’écriture et de la lecture (lectures performances / pratiques des jeunes / poésie / carnets de voyage / lire – écrire ensemble – arbres à textes – valorisation de promotion locales)
> nous repenserons une offre de cinéma alternative, éventuellement par le biais d’une salle associative. Elle aura vocation à accueillir les projets portés par les associations qui ne trouvent pas forcément leur place ailleurs, ainsi que « produits locaux » issus des filières audiovisuelles locale (Université, ESAL et Lycée de la Com pour la formation, Bliiida pour un certain nombre d’acteurs professionnels Youtubeurs, mais aussi les boîtes de production audiovisuelles du territoire)
> nous appuierons, avec les outils de la ville et de la métropole, le travail de médiation et de communication que mènent les lieux culturels. Ce travail doit notamment se porter vers les quartiers où ils sont implantés (BAM à Borny, CPM Sablon / Amphithéâtre)

Nous ferons en sorte que les artistes puissent rester à Metz, travailler à Metz. Que la ville soit attractive pour que d’autres aient envie de venir y produire, y étudier dans les filières culturelles de la ville.
> nous créerons une Maison du Théâtre (et du spectacle vivant), pour que les compagnies amateurs et professionnelles puissent travailler et produire sur le territoire. Cette Maison comportera plusieurs salles de répétitions, ainsi qu’un espace administratif partagé, pour les administrateurs et chargés de diffusions des compagnies.
> nous mettrons à disposition des espaces de travail à loyer modéré, à destination des plasticiens et des artistes visuels, en complément des espaces existants (Bliiida, Chateau 404…). Nous avons en grande région l’exemple du Motoco qu’il faut que nous regardions avec intention
> nous renforcerons les liens entre la ville et les filières universitaires et écoles de la culture à Metz : conventions de partenariat, expositions des travaux des étudiants, promotion vers l’extérieur, soutien à la diffusion des jeunes diplômés.

Nous favoriserons l’écosystème culturel dans sa globalité
> nous impliquerons les associations dans la décision : participation aux commissions municipales, aux jurys de choix artistiques
> nous exonèrerons les librairies indépendantes de la métropole de la Cotisation Foncière des Entreprises,
> nous favoriserons l’éclosion (ou le maintien) des acteurs intermédiaires : organisateurs d’évènements (notamment lieux alternatifs et privés, comme ici où nous sommes), administrateurs de compagnies de théâtre, diffuseurs de groupes de musique, galeristes. Cela suppose accompagnement, suivi, concertation avec les services de la ville (et à terme de la métropole)
> nous faciliterons les synergies entres associations et institutions culturelles : mise en commun de matériel, de ressources, guichet unique, accompagnement

Françoise Grolet. Je souhaite pouvoir mettre en place un projet fédérateur et consolider le rayonnement des institutions et initiatives culturelles à Metz en France, dans l’espace frontalier de la Grande Région et en Europe et permettre l’expression des talents locaux.
Pour moi, la culture est source de rayonnement, d’enrichissement, d’émotions. Elle doit en ce sens être accessible au plus grand nombre tant du point de vue du contenu que du tarif et permettre également des initiatives plus pointues et par conséquent moins grand public.
Je reste sur ce point opposée à la mise en place d’une politique culturelle majoritairement élitiste, une politique excluante, ce qui a malheureusement été souvent le cas à Metz durant les six dernières années.

Mon ambition culturelle pour Metz peut se résumer en six principaux axes déclinés en quelques projets. Je vous en livre quelques-uns :

1er axe : rendre la culture accessible
Þ     en ouvrant le « Pass Metz Loisirs » à tous : chèque de 10 à 50€ pour aider les familles messines à inscrire les enfants aux activités culturelles, artistiques et sportives proposées par les associations messines
Þ     en instaurant la gratuité des musées de la Cour d’or pour les Messins
Þ     en organisant des concerts gratuits durant la période estivale
Þ     en agissant pour permettre aux associations de poursuivre leurs actions de promotion de la culture cinématographique

2ème axe : promouvoir la culture en direction des jeunes et par le numérique
Þ     en donnant à tous les jeunes messins l’accès à la pratique musicale : chorales dans les écoles, participation durant leur scolarité aux activités d’excellence culturelle de l’Orchestre National de Metz et de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Þ     en créant un centre culturel franco-allemand et transfrontalier en lien avec l’Allemagne, bien évidemment, mais aussi le Luxembourg pour promouvoir les échanges culturels transfrontalier ainsi que l’apprentissage de langue du voisin
Þ     en œuvrant de donner un nouveau souffle au festival « Constellations » en lui conférant un véritable caractère transfrontalier en lien avec l’identité de Metz

3ème axe : promouvoir notre identité messine et mosellane
Þ     en organisant des fêtes populaires à la hauteur de Metz tout au long de l’année, en lien avec les associations, afin de rassembler autour de nos racines et traditions. Nous relancerons par exemple la « fête du Graoully » avec les enfants. Le Graoully étant un personnage faisant partie intégrante de l’identité messine.
Þ     en proposant un Spectacle Son et Lumière retraçant la riche histoire de Metz notamment sur la place de la Comédie ou d’autres lieux patrimoniaux

4ème axe : recréer un nouveau site pour les artistes
Þ     en donnant toute sa place au futur kiosque à musique sur la perspective de l’Esplanade, pour permettre aux musiciens et danseurs tant amateurs que professionnels de promouvoir leurs talents auprès du grand public

5ème axe : promouvoir une vraie diversité culturelle dans le financement de la politique culturelle de la Ville de Metz et de la Métropole
Þ     permettre l’exposition d’artistes messins régionaux et transfrontaliers à travers la révision de la convention entre le Centre Pompidou Metz et la Métropole

6ème axe : s’ouvrir à d’autres horizons pouvant mener à la culture… scientifique
Þ     en initiant la création d’une maison des sciences et planétarium, où seront valorisées les riches collections naturalistes des Musées de la Cour d’Or

François Grosdidier. Outre le soutien aux grandes institutions culturelles déjà citées et qui méritent continuité avec une gestion plus centrée sur l’offre culturelle à développer, nous entendons :
– valoriser le patrimoine architectural italien, français et germanique de Metz ainsi que son patrimoine naturel de rives et d’eau aussi bien de jour que de nuit en développant ses accès et son illumination;
– diffuser une culture de l’écologie avec la ré-universarisation de l’Institut Européen d’ Écologie, le soutien à son festival et de nouvelles actions envers le jeune public;
– créer de nouveaux espaces au musée de Metz qui en dispose au sein de son emprise et ouvrir un pavillon de la biodiversité et de la disparition des espèces;
– appliquer la gratuité au musée de Metz ;
– faire de Metz une ville de l’art numérique et de lumière pour que la ville soit de lanternes à l’image de notre Cathédrale qui est « la lanterne du Bon Dieu » ;
– soutenir les différentes formes théâtrales ( théâtre Koltes, Passages, les compagnies messines de théâtre et de danse ) et le théâtre de rue si en adéquation avec nos places italiennes…;
– conforter « Metz la musicale » dans ses grandes institutions musicales et renouer avec toutes les musiques et toutes les danses sur toutes les places en été;
– encourager les métiers d’art, notamment dans le quartier historique d’Outre Seille;
– développer le caractère littéraire de la ville en rendant accessibles nos riches manuscrits, le fond Verlaine et s’appuyer sur nos maisons d’auteurs avec Rabelais et Verlaine et en développant le festival du livre à Metz et les animations dans les médiathèques et les lectures publiques;
– développer le tourisme culturel grâce à un « pass culture » touristique ( Pompidou, Musée, FRAC, concerts, théâtre … ) en liaison avec les hôtels et chambres d’hôtes et avec le réseau du transport public;
– encourager la libre création artistique dans tous les domaines plastiques, musicaux et spectacles vivants;
– faire de Metz la première grande ville 100 % Éducation, Artistique et Culturelle et tout mettre en œuvre pour être « Capitale Européenne de la Culture ».

Richard Lioger. Nous avons formalisé un projet culturel très ambitieux car la culture est pour moi un élément constitutif de l’identité et de l’âme d’une ville. Je veux en faire un levier de vivre ensemble, un terrain d’expression pour la jeunesse notamment et un emblème du rayonnement de Metz. Nous avons ainsi construit un projet qui vise à installer Metz comme une capitale culturelle autour de 7 grandes orientations qui visent à amplifier la dynamique culturelle de Metz et l’installer comme une capitale culturelle créative et animée :

Orientation 1 : nous voulons abolir les frontières culturelles :
– Instaurer la gratuité de la culture pour les jeunes messins de – 26 ans
– Assurer à 100 % des enfants messins une éducation artistique par une sensibilisation et initiation à l’art dans le cadre du label Metz 100% éducation artistique et culturelle en généralisant la présence d’artistes en résidences dans toutes les écoles, en ouvrant encore plus largement les institutions culturelles messins et en renforçant des projets éducatifs innovants comme Demos et MicroFolie.
– Créer une Cité musicale des enfants, un parcours poétique et sensoriel de découverte de la musique porté par la Cité musicale, en collaboration avec la Philharmonie de Paris, pour une éducation et une initiation à la musique pour tous les enfants messins et mosellans.

Orientation 2 : nous voulons soutenir l’écosystème messin de la création culturelle, soutenir encore plus les artistes et les associations culturelles
– Favoriser la vitalité des festivals et des associations culturelles par des financements pérennes sur trois ans dans le cadre de conventions d’objectifs et de moyens, c’est un engagement fort ; et par la mise à disposition des salles de réunion et de travail, des lieux de stockage et de répétitions.
– Accompagner les artistes et les créateurs messins :
o en renforçant la politique d’accueil et de résidences à Bliiida,
o en créant de nouveaux espaces de résidences et de créations artistiques, sous forme de « mini Bliiida », dans plusieurs quartiers (Bellecroix, Fortin du Luxembourg, Outre Seille…)
o et en lançant un appel à projet annuel pour des bourses d’installations d’artistes en cœur de ville dans les bas d’immeubles ou cellules commerciales inoccupées.

Orientation 3 : nous voulons valoriser encore plus notre patrimoine exceptionnel et en faire un patrimoine vivant et ouvert à tous
– Créer un centre d’interprétation, d’éducation et de médiation au patrimoine à la basilique Saint Vincent en s’appuyant notamment sur le numérique, en sortant le plan relief de la ville, par des installations de médiation et des ateliers.
– Poursuivre la valorisation et l’animation de nos lieux de patrimoine : Porte des Allemands, Basilique St Vincent, Eglise des Trinitaires, Cloitre des Récollets… par des projets artistiques, éducatifs et avec les associations messines dans une démarche d’espaces d’expositions à ciel ouvert.

Orientation 4 : nous voulons renforcer notre politique de lecture publique en faveur de tous les messins
– Construire une grande Médiathèque métropolitaine autour de trois grandes spécialités : actions culturelles et de médiations, patrimoine et offre numérique avec la Bibliothèque Numérique de Référence et MicroFolie
– Amplifier la politique autour des médiathèques bibliothèques de Metz en termes d’offres de services nouveaux, d’animation et d’accès en élargissement les horaires d’ouverture au soir et le dimanche.

Orientation 5 : nous voulons finaliser notre offre de Cinémas au centre-ville et attirer encore plus de spectateurs
– Compléter l’offre art & essai du Klub en construisant le cinéma grand public au Centre-ville près du Centre Pompidou-Metz et de Muse.
– Développer les festivals de cinéma messins : festival ma Planet, festival du film subversif, festival du court métrage.

Orientation 6 : nous voulons assurer le rayonnement européen et international de Metz par la Culture
– Poursuivre notre soutien à nos grandes institutions comme le Centre Pompidou Metz et la Cité musicale de Metz avec la volonté de renforcer leur ouverture à tous les publics messins et amplifier leur attractivité internationale.
– Installer le festival Constellations de Metz comme un festival de création internationale numérique et une plateforme collaborative avec des villes arts numériques
– Faire vivre le label Metz Ville Unesco musique en développant des coopérations internationales et en créant un colloque international à Metz autour de la musique
– Renforcer nos coopérations culturelles transfrontalières avec le montage de deux dossiers européens Interreg dès 2021 dans le cadre de la nouvelle commission européenne avec les villes transfrontalières.

Orientation 7 : Et pour inscrire ces orientations ambitieuses dans une envergure culturelle, si je suis élu Maire de Metz :
Je déposerai une candidature de Metz et de sa Métropole pour devenir « Capitale française de la culture en 2022 » en lien avec le territoire naturel : Thionville et la région transfrontalière (un appel à candidature national sera lancé par le Ministère de la Culture en avril 2020).

La BAM © Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz

Quel serait alors le projet emblématique de la mandature à venir ?

Xavier Bouvet. Nous ne pensons pas qu’il faille un projet emblématique porté par la municipalité. C’est plutôt celui d’accompagner les acteurs culturels du territoire, qu’ils soient institutionnels ou associatifs. C’est en protégeant cet écosystème, en mettant en place les conditions dans lesquels il peut se développer que nous verrons sans doute de beaux projets, novateurs, indépendants, éclore.
Ceci étant, si nous devions retenir un point essentiel de nos propositions, ce serait celui des outils à destination des artistes : Maison du Théâtre et Ateliers mutualisés pour les plasticiens et artistes visuels.

Françoise Grolet. Mon projet d’un centre culturel franco-allemand et transfrontalier serait sans doute le projet culturel le plus emblématique pour Metz de la prochaine mandature. Mais il s’inscrira dans un ensemble de mesures qui auront toutes leur utilité et leur importance pour promouvoir la culture sous toutes ses formes à Metz.

François Grosdidier. Un seul me paraîtrait réducteur.
J’en citerai trois :
– le pavillon des espèces au musée,
– la mise en valeur des patrimoines naturel et architectural, l’ouverture de l Opéra Theatre sur la Moselle;
– la participation des jeunes à toutes les cultures en faisant de Metz la première grande ville 100 % éducation artistique et culturelle pour assurer la transmission de la culture et garantir les publics et les artistes de demain et la concorde entre les citoyens de la République messine du XXI ieme siècle

Richard Lioger. Deux axes me paraissent prioritaires : d’une part, amplifier le soutien et l’accompagnement de la scène artistique locale en donnant une visibilité sur les moyens à travers des conventions, en irriguant la ville et ses quartiers d’ateliers d’artistes, de mini tiers lieux, de reconversion de friches en des lieux artistiques… C’est ainsi qu’on permettra de dynamiser encore plus la création messine et d’être aux côtés des artistes et des associations. D’autre part, je veux ancrer l’identité musicale de Metz avec le récent label Unesco par la construction d’une Cité musicale des enfants, un espace éducatif et sensoriel par la musique et par une animation actif du label au niveau international notamment en créant un grand événement international musique

Centre Pompidou Metz © Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz

Quel avenir pour le festival numérique Constellations ?

Xavier Bouvet. Constellations a été une vraie réussite en termes de public et de retombées. Nous ne souhaitons pas le remettre en cause, simplement là encore, associer un peu plus les acteurs locaux et notamment associatifs dans sa construction, se programmation et sa mise en œuvre.

Françoise Grolet. L’avenir du festival « Constellations » dépendra de la capacité des partenaires à se réinventer. « Constellations » a été lancé grâce au projet « Pierres numériques » qui est une initiative transfrontalière culturelle bénéficiant du soutien financier du programme INTERREG V A Grande Région et du financement des partenaires engagés telle que la Ville de Metz (dépenses globales pour Metz de 2 200 000 € avec 1 320 000 € de subvention FEDER). Toutefois, la durée d’un projet INTERREG est en principe de trois ans et n’est pas reconductible en l’état. La Ville de Metz et ses partenaires devront donner une nouvelle orientation culturelle au festival pour tenter de bénéficier d’un nouveau soutien d’INTERREG. Une incertitude demeure également sur l’avenir d’INTERREG dans la mesure où la Commission européenne et les Etats-Nations membres de l’Union européenne discutent aujourd’hui encore du financement de la nouvelle programmation des fonds européens.
Le festival messin aura pour objectif de faire rayonner l’image de Metz en retraçant l’histoire de la Ville, une longue histoire à la fois française mais aussi transfrontalière notamment à travers des sons et lumières grand public sur de nouveaux lieux. Des initiatives polémiques comme la représentation de Donald Trump noyé dans la Moselle ne seront pas reproduites. Constellations doit rester une source d’échanges, d’émotions, de partages et non devenir une tribune politique qui nuit à l’image de la Ville et du festival.
Nous donnerons de nouvelles orientations à cette saison culturelle, en écho à l’engouement du public local comme international pour les manifestations enracinées qui « racontent un terroir ». Le festival mettra en valeur les coopérations culturelles transfrontalières en direction du grand public. Enfin, nous donnerons une large place à l’expression des talents locaux pour que ce Festival très populaire irrigue la création locale de façon durable.

François Grosdidier. Comme indiqué au point 2, nous poursuivrons le festival en ajoutant au « sons et lumières » de la Cathédrale, un sur l’opéra qui est le plus ancien de France.

Richard Lioger. C’est le festival d’envergure dont Metz avait besoin, il existe, il connait une belle réussite publique et une qualité artistique saluée. En trois éditions, il est devenue un festival identifié, 1.4 millions de visiteurs en 2019, 200 articles presse et 6,4 millions d’euros de retombées économiques. Je veux installer Constellations de Metz comme un festival de création internationale numérique et une plateforme collaborative avec des villes arts numériques. Je souhaite aussi que la scène messine puisse y trouver toute sa place en lien avec les résidents de Bliiida.

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