Mahler power

Photo de Ann Weitz

Accompagné de la mezzo-soprano Petra Lang, l’OPS immerge le spectateur dans les délices mahlériennes des Rückert-Lieder.

En la personne de Claus Peter Flor, c’est un vieux complice de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg qui revient le diriger le temps d’un programme. Il débute avec le tube qu’est l’Adagio pour cordes de Barber – utilisé dans de nombreux films, dont Platoon et Les Roseaux sauvages – pour se clore avec la bouillonnante et novatrice Symphonie n°1 de Beethoven. Entre ces deux monuments, on découvre la mezzo Petra Lang dont la voix sait osciller comme nulle autre entre incandescence et intimité. Cette spécialiste de Wagner (elle est une habituée de Bayreuth depuis 2005) et de Mahler a choisi de chanter les Rückert-Lieder. Véritable Everest de complexité vocale, cet ensemble de cinq chants pour voix et orchestre, où les réminiscences du romantisme sont encore puissantes, est le point culminant du lied mahlérien. Il ressemble à un essaim de bulles cristallines, délicates miniatures pleines de tendresse et de quiétude. Les sentiments se concentrent à l’extrême dans ce corpus nimbé d’un « étrange optimisme triste qui n’est peut être qu’un pessimisme souriant », comme le qualifia le musicologue Henry-Louis de La Grange.


Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), jeudi 15 et vendredi 16 octobre

philharmonique.strasbourg.eu

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