Liste Victorine Valentin (PS, EELV, Front de gauche…)

Quel bilan pour la culture dans votre ville ces six dernières années ?

Il n’y a pas eu, durant tout le mandat écoulé, de réelles recherches de nouveautés dans l’animation culturelle de la ville ou dans les pratiques artistiques, mais surtout des travaux de rénovation et d’agrandissement (Musée Unterlinden – Centre Socio-culturel Europe – Médiathèque).

Le Pôle Media Culture Edmond Gerrer n’est « ni fait ni à faire ». La salle multiculturelle, au rez-de-chaussée est inconfortable. Les horaires d’ouverture sont bien trop restreints pour que ce pôle remplisse pleinement son rôle.

Tant pour le « festival du cinéma » que pour le « festival du jazz », il manque une cohérence artistique. Ils sont faits de juxtaposition de groupes, de musiciens, d’artistes, de styles ; sans fil conducteur.

Les fêtes sont très peu existantes dans les quartiers. Le « Festival des rues » est insuffisamment aidé par la municipalité alors que sa programmation est intéressante et contribue au « bien vivre ensemble »

Dans l’ensemble, nous estimons que la culture à Colmar est élitiste. Les lieux et les spectacles culturels malgré leur nombre, sont difficilement accessibles aux classes populaires voire moyennes.

Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire aux Municipales ?

Les propositions de la liste vont s’axer sur la démocratisation de la culture avec une implication des classes populaires. Il faut aller vers les gens, que la municipalité soit un « dealer de culture ».

Pour cela, nous proposerons un véritable « Pass culture » (celui mis en place par la Mairie est trop restrictif. Nous le voulons universel, permettant d’accéder gratuitement, une fois au moins, à l’ensemble des lieux culturels et socio – culturels.

Ce Pass couvrira les évènements de l’ensemble d’une saison culturelle (septembre à juin).

Nous examinerons la possibilité d’une structure mobile, mais semi-permanente, pour l’animation du « Champ de Mars » par exemple lors du « Festival des Rues » où des spectacles – de qualité pourtant – sont malheureusement soumis aux aléas de la météo. Ce festival, comme d’autres existants, peut être développé.

Nous souhaitons que quelques « nocturnes » animent la ville, en-dehors de la Fête de la Musique ; et que la Fête de la Musique se passe dans tous les quartiers, pour que tous les talents puissent s’exprimer.

Nous souhaitons qu’un référent, coordinateur, gère une équipe chargée de la gestion des lieux culturels et fasse la médiation culturelle nécessaire pour la bonne coordination des actions culturelles. Cette « agence culturelle colmarienne » assurera le partenariat avec les différentes structures de la ville, les écoles de musique, les Arts plastiques, l’éducation nationale, les associations… et veillera à ce que la santé, le handicap, la justice sociale et le « vivre ensemble » soient pris en compte pour assurer l’accès de tous, quels que soient l’âge, le quartier, les origines… Elle coordonnera l’utilisation des locaux existants. Elle aura aussi pour mission d’arrêter le saupoudrage électoral et de redonner la parole au monde associatif.

Nous souhaitons que les jeunes se réapproprient l’espace public de plusieurs manières : mise à disposition de murs pour l’expression artistique, appel à projet pour des artistes locaux afin de réaliser des oeuvres urbaines (street’art). Les conseils de quartier devront être consultés sur le choix des artistes qui travailleront pour les projets de la Ville.

Les horaires et les activités de la Médiathèque seront largement revus pour offrir davantage de confort (temps) et d’intérêt (lectures publiques, initiation à l’informatique, présentation d’ouvrages par thèmes – ex. : les ouvrages sur les concours de la fonction publique ou sur les métiers pour les demandeurs d’emploi) et nous créerons une ludothèque à Colmar.

Par ailleurs, les bibliothèques de quartier doivent retrouver toute leur place pour le lien et la culture.

Quel serait alors le projet culturel emblématique de la mandature à venir ?

Nous ferons entrer la culture dans tous les foyers, en passant par les parents, grâce au Pass’Culture mais aussi aux associations culturelles à proximité des écoles. Nous examinerons la possibilité de créer un « Pass’Culture Kids ».

La culture et le lien social « en bas de chez moi » pour tous les colmariens grâce à un WEBbus qui, à l’instar des bibliobus, apportera la possibilité de se connecter sur internet, de faire des recherches, d’utiliser skype… avec l’aide et sous le contrôle d’un animateur à bord.

Le Lézard va être transféré dans la salle des Arts Plastiques de la ville de Colmar, qui, elle, s’installera près du musée Malraux. Le Lézard aimerait récupérer le premier étage, pour en faire un Centre Multiculturel, avec des lieux pour des conférences, des débats, des expositions, des salles de répétition, etc. Pour le moment, de vieilles pellicules, de vieux films à numériser y sont stockés. Une fois rangés, la ville pourrait lancer un appel à projet.

La crise a fait fondre les budgets culturels dévolus par les collectivités territoriales : comment répondre à cet état de fait ?

et

Comment la culture peut-elle encore constituer un levier de croissance ?

Je réunis les deux questions en une seule car j’estime que les budgets consacrés par les collectivités font l’objet d’un choix et celui de faire fondre les budgets culturels ne va pas de soi en période de crise ; voire est un mauvais choix en période de crise… Je m’explique :

Les manifestations culturelles ont des retombées économiques incontestables. La France est le premier pays en terme de tourisme et ce tourisme est grandement lié à notre patrimoine architectural, notre histoire, notre culture culinaire, artistique, littéraire, musicale, picturale…

Les « capitales de la Culture » ont toutes vu le nombre de leurs visiteurs « exploser » et leurs investissements largement payés en retour. Le « Louvre » de Metz a largement dépassé les espérances.

La culture doit donc être considérée comme un investissement (ne dit-on pas « l’industrie du cinéma par exemple ?), tant pour les retombées économiques que pour les emplois directs et indirects qu’elle génère. C’est d’ailleurs le pari qui a été fait à Colmar avec l’investissement dans un grand nom de l’Architecture pour l’agrandissement du Musée Unterlinden.

Mais d’autres investissements encore doivent être menés :

La salle des Catherinettes ne possède pas d’équipements au niveau de la lumière et du son.

Cela pénalise les différentes organisations qui la louent. Elle fera l’objet d’une étude pour un équipement sonore et visuel de qualité qui permettra de l’utiliser davantage.

Nous pensons à la création d’ateliers d’artistes dans les friches industrielles, mais aussi « en bas des immeubles » pour que les artistes qui ont peu de place chez eux puissent travailler, partager, exposer ensemble.

Une Artothèque sera créée, en lien avec la Médiathèque. Cette dernière procédera à l’acquisition d’oeuvres contemporaines dont elle assurera la diffusion par le prêt à des particuliers ou à des collectivités, par l’organisation d’expositions, par l’organisation de rencontres avec les artistes et d’accrochages dans les lieux publics.

 

 

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