La vi(ll)e d’artiste

L’idée d’e.cité, rassemblant expos, colloques et autres workshops, est de considérer la ville comme un « champ d’actions artistiques ». Cette année, l’équipe d’Apollonia va plus loin en se demandant si l’art peut modifier la conception même de la cité.

Chacune des éditions d’e.cité zoome sur une ville d’Europe de l’Est (Budapest, Gdansk, Bucarest ou Almaty, l’an prochain) et sur sa création artistique contemporaine. En 2013, Apollonia, association organisatrice de l’événement, ne se focalise pas sur une cité en particulier mais sur l’Europe dans son ensemble. Plus précisément, la manifestation va poser cette question : « Est-ce que les artistes peuvent avoir un impact sur la ville ? » Dimitri Konstantinidis, son directeur, s’interroge : « Comment l’artiste peut-il s’impliquer et transformer la ville qui évolue sans cesse, mais tourne un peu en rond ? La cité de demain pourra-t-elle se construire avec des plasticiens, aux côtés des architectes et des urbanistes au moment de la genèse de nouveaux projets ? » Bien souvent, les artistes n’apportent qu’une touche finale, posant une jolie cerise sur le gâteau urbain… Et de poursuive : « Le regard poétique et, pourquoi pas, farfelu des artistes peut contribuer à ouvrir les horizons. »

Ces questions seront abordées lors d’un colloque[1. Mardi 26 novembre, dans le cadre du Forum mondial de la Démocratie  (entrée libre, sur réservation). À voir, sur la façade du Conseil de l’Europe, l’intervention de Laurent Reynes à partir de cordages] organisé au Conseil de l’Europe. Des pistes seront évoquées durant le workshop[2. Il concerne les élèves de la HEAR, de l’Ensas et du Master Critique-Essais de l’Université de Strasbourg] animé par Claire Dehove et Alain Bublex et proposées à l’occasion de l’exposition Artecitya[3. 12 rue du Faubourg de Pierre à Strasbourg (ancien Espace Apollonia), du 15 novembre au 1er décembre] rassemblant des œuvres issues du Frac Centre qui construit sa collection en interrogeant le rapport entre art et architecture. Parmi les maquettes, vidéos ou installations signées Kader Attia, Ugo La Pietra, Claude Parent ou Paul Virilio, il y a les dessins et photomontages de Peter Cook, architecte anglais fondateur du groupe avant-gardiste Archigram. Inventeur de villes utopiques sortant des cadres rigides dont on ne semble pouvoir se défaire, il a notamment créé Instant City (1968-1970), projet d’agglomération aérienne, nomade et éphémère, faite de ballons gonflables.

La fantaisie peut-elle se marier avec les contraintes urbanistiques ? L’imagination est elle compatible avec le bêton ? e.cité pose les fondations et laisse les cartes en main aux pouvoirs publics, promoteurs, architectes, urbanistes et artistes afin qu’ils unissent leurs réflexions pour inventer la ville du futur. Utopique ?

e.cité – Europe, à Strasbourg à ancien Espace Apollonia et dans divers lieux, du 14 novembre au 1er décembre

09 53 40 37 34 – www.apollonia-art-exchanges.co

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