La 19e édition d’art KARLSRUHE, panorama riche et moderne

Art KARLSRUHE

Quelque 215 galeries venues de douze pays : l’affiche de la 19e édition d’art KARLSRUHE est prometteuse, d’autant qu’y sont montrées les Femmes de la Collection Klöcker.

Délaissant les frimas hivernaux en raison de la crise sanitaire, art KARLSRUHE, manifestation de premier plan dans le sillon rhénan, présente cet été les galeries qui comptent dans le domaine de l’art moderne et contemporain. Parmi elles, mentionnons la stambouliote Anna Laudel – avec notamment les étonnantes sculptures de Bilal Hakan Karakaya – ou la Galerie Schwind de Leipzig, avec les paysages métaphysiques de Markus Matthias Krüger. Impossible de citer tout le monde, mais saluons la présence de Várfok, institution pionnière fondée à Budapest en 1990, qui met en valeur le minimalisme coloré de la centenaire Françoise Gilot. Au fil des allées, on croise bien entendu les grands noms de l’art germanique, de l’expressionisme d’Otto Dix et consorts aux légendes d’aujourd’hui (Gerhard Richter, Georg Baselitz, Neo Rauch, etc.), sans oublier les jeunes les plus prometteurs. Les visiteurs déambulent aussi au cœur du Jardin des sculptures – espace vert de 6 800 mètres carrés, peuplé de nombreuses œuvres en trois dimensions – entrant en résonance avec vingt-quatre places dédiées à cet art, véritable marque de fabrique de la foire. Le cœur de la manifestation bat cependant dans d’immenses halls où les exposants sont répartis de manière thématique : Art moderne classique (1900-1945), Art depuis 1945, Estampes et photographie, Art contemporain et actuel.

 

art KARLSRUHE 2018

Si nombre d’institutions muséales ont un stand, une exposition d’ampleur est consacrée aux Femmes de la collection de Maria Lucia et Ingo Klöcker : depuis la fin des années 1980, les deux professeurs de droit habitant à Bad Homburg ont réuni un bel ensemble – déjà montré dans des institutions comme le Lehmbruck-Museum de Duisbourg – dédié à l’éternel féminin, regroupant des œuvres d’après 1945. À côté de pièces de Franz Gertsch, Kiki Smith ou Nancy Spero, se découvre une toile au réalisme saisissant d’Aleah Chapin. Dans The Last Droplets Of The Day (2014) – nu extatique, quasiment orgiaque d’un groupe de femmes âgées –, elle s’attaque à son thème de prédilection : représenter les corps tels qu’ils sont. Qu’ils brouillent la frontière entre les genres ou soient montrés dans la réa- lité de leur vieillissement, ses personnages métamorphosent l’être humain en paysage physique et spirituel. On aime également beaucoup Freundinnen (1967) : les deux Amies de Sigmar Polke se détachent sur un fond de points noirs évoquant la trame d’un cliché de mauvaise qualité reproduit dans un journal. Leur air de défi, ainsi que les rehauts de couleur, questionnent tout autant le féminisme et ses représentations que la production et la fonction sociale des images.


Au Parc des expositions (Karlsruhe) du 7 au 10 juillet
art-karlsruhe.de

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