Karine Faby expose Lalique en grand

Karine Faby : La cire perdue (Gilles)

À Wingen-sur-Moder, la photographe Karine Faby révèle les métiers du verre dans Lalique en grand, un hommage à l’artisanat en version XXL.

Trois ans après l’exposition Gestes et savoir-faire faisant découvrir les professions d’art présentes à la manufacture, le Musée Lalique met une nouvelle fois en lumière l’activité de ses artisans. Aujourd’hui, les clichés sont toutefois immenses, mesurant plus d’un mètre de large sur près de deux de haut. Un projet audacieux pour Karine Faby, fascinée par le travail de la lumière et les quelque 250 acteurs de l’atelier. Vingt photographies explorent les différentes sections de la cristallerie, slalomant entre les dix-sept étapes de fabrication – variables selon les œuvres – et les deux services liés à la maintenance et la production. « L’équipe de maintenance est montrée pour la première fois », confie Anne-Céline Desaleux en arrivant près de l’image : quatre employés s’affairent, vérifiant le tableau électrique et l’état de la tuyauterie. « On l’oublie parfois, mais ils interviennent aussi dans le processus global et permettent le bon fonctionnement des machines », poursuit la directrice adjointe. Elle précise d’ailleurs qu’ils ne peuvent travailler de cette façon lors d’une journée normale : chaque photo bénéficie d’une mise en scène particulière, « posée, non volée, de façon à retranscrire les gestes que ces personnes feraient dans la vie réelle », complète la photographe.

Karine Faby : Lalique en grand : la presse au verre chaud
Karine Faby : Lalique en grand : la presse au verre chaud

Au commencement de chaque création en cristal se trouve le laboratoire de chimie, présenté par le jeune Jules, étudiant en alternance. Des nuanciers en verre, des outils de mesure et une étuve à l’extrémité de sa table retranscrivent sa fonction, indispensable pour définir la couleur des pièces. Vient plus tard l’étape du moulage. « Les moules en fonte permettent une production en série et de fait, une production plus rapide que le travail à la cire perdue », souligne Anne-Céline Desaleux. « Cette deuxième technique permet de créer des motifs plus complexes et demande un travail minutieux de la part des artisans, Josiane, Gilles et Ludovic. » Après quelques retouches pour éliminer le surplus de cristal et affiner les motifs, l’atelier décor s’attèle ensuite à sublimer les détails. « À l’aide d’un tampon, Anaïs finit par exemple de petites hirondelles avec des extraits d’or. Pour illustrer cette étape, la photographe a préféré une vue plongeante sur l’atelier afin de faire ressortir la diversité des tâches. » Enfin, le musée ne peut clore son voyage sans revenir sur la phase d’assemblage d’un lustre, passage obligé pour adapter les prises du produit aux pays dans lesquels il est acheminé. Représentée par Manu, le salarié est décédé fin 2022. L’établissement lui rend ici un dernier hommage.


Au Musée Lalique (Wingen-sur-Moder) jusqu’au 29 mai
musee-lalique.com

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