French touch

Jazzdor reflète la diversité de formes que peut revêtir le jazz actuel, se frottant volontiers au rock, à la musique contemporaine ou du monde. Cette année, le festival fait la part belle à de jeunes artistes français qui ne connaissent pas les frontières, ni géographiques, ni stylistiques.

Point d’orgue de la saison concoctée par Jazzdor (labélisé Smac depuis l’année dernière), le festival éponyme s’évertue à exposer la réalité d’un genre vivant qui aime se mêler à d’autres registres. Une centaine de musiciens venus du monde entier se donnent rendez-vous lors du 29e chapitre d’une manifestation durant laquelle on passera aisément du coq à l’âne, d’ambiances électriques à des moments suspendus (le voyage proposé par le Kemik trio, mêlant Rebétiko et Bartók, dimanche 9 novembre au Relais culturel de Wissembourg), voire « chambristes », selon l’expression de Philippe Ochem, directeur. Jazzdor nous convie à partir à la (re)découverte d’artistes confirmés (Tom Harrell ou Charles Lloyd, « une des dernières grandes figures historiques ») et émergeants, ayant pour point commun un indéniable talent et une ouverture d’esprit hors du commun.

Illustration, samedi 8 (à la Cité de la Musique et de la Danse), en compagnie d’artistes salués par les Victoires du Jazz 2014, avec le saxophoniste Émile Parisien et son quartet, présentant une création expressive et explosive, et avec le Supersonic du barbu Thomas de Pourquery (saxo), s’emparant de manière irrévérencieuse du répertoire bigarré de Sun Ra. Les deux formations, à la fois faciles d’accès et intransigeantes, font beaucoup de bruit à l’international et prouvent la très bonne santé du jazz français actuel. « On ressortira KO » de cette soirée supersonique, assure l’équipe du festival. Nous retrouverons Edward Perraud, batteur de Pourquery, le lendemain (même lieu), aux côtés du clarinettiste star Michel Portal. Autres frenchies d’exception : le violoniste caméléon Théo Ceccaldi (jeudi 13 au CEAAC en trio, puis à Pôle Sud avec l’Orchestra national de Jazz) ou Émilie Lesbros (& Darius Jones quintet, mardi 11 à Pôle Sud) pour un projet franco-américain inspiré par la fructueuse collaboration entre Brigitte Fontaine et l’Art Ensemble of Chicago, en 1970, mêlant jazz libre et chanson free. Ou inversement.

À Strasbourg (Pôle Sud, Cité de la Musique et de la Danse, CEAAC…), Schiltigheim (Salle des Fêtes), Bischheim (Salle du Cercle), Lingolsheim (Maison des Arts), Illkirch-Graffenstaden (L’Illiade), Wissembourg (Relais culturel) ou à Offenburg (Reithalle), du 7 au 21 novembre

03 88 36 30 48 – www.jazzdor.com

label idée

ça faisait quelques temps déjà que le projet titillait Jazzdor qui réalise enfin son rêve en devenant un label avec la création de Jazzdor Series qui compte sortir deux références par an. Le public est convié à découvrir les deux premiers disques – enregistrés en 2013 à Berlin – durant le festival : le CD du Live at Kesselhaus du duo Joëlle Léandre / Vincent Courtois (en concert mardi 18 à Pôle Sud) et du trio Maggie Nicols / Denis Charolles / David Chevallier (jeudi 20 à la Maison des Arts de Lingolsheim). Les deux premiers épisodes d’une série qui nous tiendra longtemps en haleine, à vivre en live

www.jazzdor.com

 

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