Vivre ensemble : Le festival rainy days à la Philharmonie de Luxembourg

Photo de l'ensemble l'Instant Donné

Avec pour mot d’ordre come together again, le festival de musique contemporaine rainy days explore tous les croisements sonores possibles à la Philharmonie de Luxembourg.

Après une annulation en 2020, la vingtième édition de rainy days se tient avec pour thématique come together again, un slogan qui contient « depuis la pandémie de Covid-19 un aspect presque provocateur. Les expériences vécues durant cette période nous ont particulièrement fait sentir l’importance des rencontres dans nos vies, et après ces dix-huit derniers mois, le souhait et la nécessité de se retrouver ensemble, sont plus grands que jamais », résume l’équipe de la manifestation. En témoignent 21 concerts et autres performances décloisonnant les genres à l’image d‘Ursonate (12/11, Théâtre des Capucins) dans laquelle le plasticien William Kentridge métamorphose le célèbre poème sonore dadaïste de Kurt Schwitters en performance multimédia avec le danseur de claquettes Peter Kuit et la chanteuse Ariadne Greif. Parmi la diversité des propositions, impossible de ne pas mentionner Strange Birds (14/11), concert des Noise Watchers articulé autour de la flûte, où deux créations mondiales de Damiano Picci et Evelyn Ficarra voisinent avec des pages de Tōru Takemitsu, Claude Lenners et Philippe Manoury. De ce dernier sera donné Jupiter, explorant l’interaction entre l’instrument et un système de traitement et de synthèse numérique en temps réel : « Le son de la flûte est reconnu et envoyé instantanément dans différents modules permettant soit de le maintenir dans le temps, soit de le transporter dans l’espace pour en former des configurations harmonico-polyphoniques, soit, enfin, de transformer son timbre », explique le compositeur qui combine ces trois possibilités à l’envi, « tissant des liens entre sons connus et inconnus. »

Le festival rainy days slalome avec finesse entre instants insolites comme l’extravagante performance pianistique de Gwen Rouger pour un seul spectateur, donnée dans une caravane posée dans l’espace public (20 & 21/11, place de l’Europe) et propositions plus traditionnelles. Parmi elles, citons le concert de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg (19/11) dirigé par Ilan Volkov – avec notamment le magistral et méditatif Fields 87 d’Eleanor Hovda – ou la partition imaginée par Philippe Schoeller pour Das alte Gesetz d’Ewald André Dupont (14/11). Voilà exceptionnel ciné-concert permettant de découvrir un classique du muet de la République de Weimar narrant la trajectoire d’un fils de rabbin quittant son shtetl pour devenir une star du Burgtheater de Vienne. Parmi nos coups de cœur, une exploration sonore de Fluxus par l’ensemble Ictus (20/11), un programme déclinant la complicité unissant l’ensemble L’Instant Donné et Georges Aperghis (20/11) et l’electro africaine expérimentale de Cedrik Fermont (21/11).


À la Philharmonie et dans d’autres lieux de la ville (Luxembourg),
du 12 au 21 novembre
rainydays.luphilharmonie.lu

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