Charles Zévaco et Selin Altiparmak présentent les Scènes sauvages
Charles Zévaco et Selin Altiparmak présentent la septième édition des Scènes sauvages, festival de théâtre dans la vallée de la Bruche dont la formule a été repensée.
Cette année, réductions budgétaires obligent, vous avez été contraints de réagencer le rendez-vous. Comment vous y êtes-vous pris ?
Charles Zévaco : Avec une baisse de 30 % environ de notre budget, on ne pouvait pas continuer de la même façon. Nos habituelles créations, par exemple, ont dû être reconsidérées. Nous avions toutefois la volonté de sauvegarder le plus possible les piliers sur lesquels nous nous sommes appuyés jusque-là, et pour préserver cette dimension, nous avons lancé les Lectures du jardin (21, 22, 28 & 29/06, Jardin de la maison Fritz Stephan, Waldersbach). Parmi l’équipe organisatrice, les personnes qui le souhaitaient ont donc pu proposer des formes courtes, inédites, travaillées à partir d’écritures contemporaines, romanesques, ou même des essais.
Un dispositif de résidence est également mis en place, et l’un des metteurs en scène de cette saison en profite déjà…
C. Z. : Nous accueillons effectivement Maxime Kurvers, qui a déjà participé aux éditions précédentes. Son spectacle, Vie et œuvre de Mamadou M Boh par l’acteur lui-même (20/06, Jardin de la maison Fritz Stephan, Waldersbach & 22/06, Ferme du Haut-Lachamp, Bellefosse) est en train d’être créé. Dans ses œuvres, Maxime développe un travail d’anthropologie théâtrale au carrefour du travail universitaire et du stand-up, car il se sert de l’histoire et de la pratique théâtrales pour interroger le patrimoine artistique historique. Après avoir travaillé avec Mamadou M Boh, il a voulu penser un solo pour lui. Autour d’un brasero, Mamadou met en tension son histoire, son rapport au théâtre et raconte comment il a impulsé cet art dans un village au Mali. Il parle aussi de son parcours de migration. Le dispositif est très léger et intimiste, la pièce se jouera en extérieur et le public sera réuni autour de l’acteur.
Parmi les spectacles des huit compagnies invitées, il y a aussi Quelqu’un attend quelqu’un de Lola Felouzis et Aude Rouanet (27 & 28/06, Halle couverte du foyer protestant, Rothau). De quoi s’agit-il ?
C. Z. : Quelqu’un attend quelqu’un est écrit à partir de Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes. C’est assez drôle, car Stanislas Siwiorek, un des membres du festival, avait voulu travailler dessus – avant de finalement faire autre chose –, et Aude Rouanet s’est rendu compte que ce sujet l’intéressait aussi.
Selin Altiparmak : En 2023, Aude était déjà dans L’Arbre à sang. On la retrouve dans cette proposition, qui repose sur une part d’improvisation car, au début, le public tire au sort les scènes qui seront jouées. Quant à l’histoire, elle parle d’une rencontre amoureuse. Deux personnes s’attendent, mais l’une tarde à arriver.
Dans la vallée de la Bruche du 20 au 29 juin
les-scenes-sauvages.com