Big in japan

Photo de Klara Beck

L’Opéra national du Rhin organise la première édition, consacrée au Japon, du pluridisciplinaire Festival Arsmondo. Sa directrice, Eva Kleinitz nous en dévoile l’esprit et la programmation.

Comment est née l’idée d’un festival dont l’objet consiste en une exploration artistique d’un pays ?
Strasbourg est une ville où il y a tant d’institutions culturelles fortes que j’avais envie de renforcer les liens existant entre elles et, en même temps, je souhaitais montrer que l’opéra ce n’est pas que l’Europe. L’événement permet aussi de rappeler qu’il s’agit d’un art pluridisciplinaire ne se limitant pas au chant et à la musique. Ce voyage au Japon ressemble à un petit souffle de printemps.

Vous avez choisi de présenter Le Pavillon d’or, opéra de Toshiro Mayuzumi (21/03-03/04, Opéra de Strasbourg, 13 & 15/04, La Filature de Mulhouse) adapté du roman de Yukio Mishima : que pouvez-vous nous en dire ?
Au centre de l’opéra, il y a un jeune moine bouddhiste qui met le feu à un temple de Kyoto, le Pavillon d’or. Le chœur, second protagoniste essentiel, va prendre plusieurs positions : il est dans sa tête, le poussant à ce geste fou, mais commente aussi ce qui se passe. La musique d’essence cinématographique – au bon sens du terme ! – rappelle souvent Stravinsky ou Strauss auxquels seraient rajoutés des instruments typiquement japonais, comme le shakuhachi.

Autour de cet opéra, comment s’est construite la programmation ?
Nous avons installé un dialogue avec nombre d’acteurs culturels autour du Japon, programmant, par exemple, un concert de l’Ensemble Linea (28/03, Opéra) autour de la création contemporaine nippone, un festival de cinéma à L’Odyssée, un colloque dédié à Haruki Murakami (Université, 15 & 16/03). Nous aurons aussi un concours de cosplay sur la scène de l’Opéra (25/03) : cela permettra d’attirer de nouveaux publics. Souvenons-nous de l’année passée et du concert de métal ! Le lien est manifeste en outre avec nos ateliers, puisque tous les participants réalisent eux-mêmes leurs costumes.

Vous avez aussi invité la “diva des townships”, Pumeza Matshikiza (22/03, Opéra)…
Elle nous propose un véritable tour du monde avec Venezia de Reynaldo Hahn, les Canciones Clásicas Españolas de Fernando J. Obradors, des chansons populaires sud-africaines ou encore In Heaven’s River, pièce aux accents japonais de Benjamin Kahn et Judith Charron. C’est un récital pour les oreilles curieuses !

Quel est votre coup de cœur au sein de la programmation ?
Je suis très impatiente de voir Fil blanc de la cascade (10/03, L’Odyssée), un film muet de Kenji Mizoguchi donné avec la musique live de Misato Mochizuki qui a créé une partition pour l’accompagner.

 À l’Opéra, au Cinéma Odyssée, à l’Université, etc. (Strasbourg) et à La Filature (Mulhouse), du 2 mars au 15 avril
festival-arsmondo.eu
operanationaldurhin.eu

Rencontre avec Le chef Paul Daniel et le metteur en scène Amon Miyamoto, à la Librairie Kléber (Strasbourg), mardi 20 mars à 18h
librairie-kleber.com 

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