À croquer

Photo d’Emma Cortijo

Sorti en novembre, Les Failles, deuxième album de Pomme, se déguste en tournée. À la découverte d’une voix folk envoûtante et de textes ciselés.

On avait craqué pour son premier album intitulé À peu près (2017). Claire Pommet – alias Pomme – est de retour. Jolie à croquer, elle tombe avec délicatesse de son arbre avec sa pop juteuse et acide. Ballades façon troubadour, folk du XXIe siècle, pop songs à mille temps ou airs néo-yé-yé : haute comme trois Golden – elle a seulement vingt-trois printemps – la chanteuse prend le train de la musique made in France et trace vers le succès à très grande vitesse. Face à sa trogne et à l’écoute de sa voix claire aux accents âpres, tous les garçons et les filles de son âge (ou non) pleurent des larmes de papillon et voient des feux s’allumer dans leurs yeux translucides. Celle qui a fait la première partie de Benjamin Biolay, Vianney, Louane ou Yael Naim écrit des chansons d’amour (what else?) riches en fruits mais pleines de pépins. Plus Pink Lady que Boskoop, Pomme rêve de soleil estival éternel – quitte à hiberner – et de prendre la tangente.

La revoilà avec Les Failles, album intimiste co-réalisé avec Albin de la Simone, moins acidulé que le précédent, puisqu’il oscille entre terrible douceur et intense gravité, débutant avec le bien nommé Anxiété. Ce titre en forme d’autoportrait mélancolique, fragile et sombre, donne le La : « Je suis celle qu’on ne voit pas / Je suis celle qu’on n’entend pas / Je suis cachée au bord des larmes / Je suis la reine des drames. » Au fil des plages, affleurent les brisures, délicats fragments de spleen portés par le piano, la guitare ou encore l’autoharpe (une sorte de cithare) d’une jeune femme qui balance, désabusée, une antienne très sixties : « Je sais pas m’oublier / Et je sais pas danser. » Également fille de son époque, Pomme, se fait militante de la cause homosexuelle dans Grandiose : « Depuis que je n’ai pas le droit / Je veux un enfant dans le ventre. » Exaltant la splendeur du doute, certaines de ses plus émouvantes miniatures ont les accents poétiques de la grande Barbara (« Au creux d’un saule pleureur / Je t’éviterai les douleurs / Et nos corps / Fleuriront en larmes / Dormiront ensemble »), tandis que d’autres, à l’image de Chapelle, sont des objets énigmatiques à la semblance de vocalises mystiques.


À L’Autre Canal (Nancy), mercredi 22 janvier
lautrecanalnancy.fr

Au Kursaal (Besançon), jeudi 23 janvier
kursaal.besancon.fr

À La Vapeur (Dijon), vendredi 24 janvier

lavapeur.com

À La Laiterie (Strasbourg), jeudi 12 mars

artefact.org

À La Rockhal (Esch-sur-Alzette), mardi 17 mars
rockhal.lu

pommemusic.fr

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