Aux côtés des jeunes diplômés du Cnac, Halory Goerger met en piste Le Spectacle de la fin des études de la trente-septième promotion du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne.
Une dénomination ultra longue qui fait écho au goût pour la titraille de l’artiste multidisciplinaire Halory Goerger – Il est trop tôt pour un titre, production circassienne co-écrite en 2016 avec Martin Palisse – et qui, malgré les apparences, va droit au but : « Mettre en scène le fait de présenter un spectacle de fin d’études en se demandant ce qu’il se passe, pour un élève, le jour où il obtient son diplôme », résume-t-il. Portée par les étudiants du Cnac qui viennent de terminer leur formation, « la pièce traite à la fois de l’entrée dans le monde du travail et du métier même de circassien », poursuit-il. Après avoir étudié l’institution et rencontré les interprètes, Halory Goerger conjugue certains aspects de leur travail – acrobaties, accessoires, etc. – à sa pratique de l’écriture de plateau, « où tout est inventé au fur et à mesure, chaque jour, ce qui demande une solide organisation et un goût pour l’improvisation. » Les quatorze élèves couvrent un large spectre de disciplines – huit au total –, allant de l’équilibre au mât chinois, en passant par les sangles et l’acro-danse. « Il y a également du texte, mais très peu. J’ai préféré partir du mouvement, me concentrer sur la musicalité en travaillant sur les rythmes, les effets d’ensemble, les duos, les trios, les tableaux de groupe mais aussi les solos », confie-t-il. Et de préciser : « Si chacun a l’obligation d’être visible dans son agrès, tout le monde touche un peu à tout en pratiquant en-dehors de sa spécialité. »

Quand les trois cyristes de l’équipe ont exprimé leur souhait de réaliser une proposition ensemble, Halory Goerger y a vu l’occasion de travailler sur la notion de partage d’espace. « Au lieu de développer les aspects techniques et les figures, nous nous sommes concentrés sur ce que cela signifiait, pour les onze autres personnes présentes au plateau, de cohabiter au plus près possible de la roue Cyr. Pour le public, cela veut dire essayer de partager, avec lui, le plaisir qu’il y a à se retrouver aussi près de l’action, du risque, de l’agrès. » L’enjeu chorégraphique trouve par ailleurs un nouvel écho dans la partition menée par les acrobates, « qu’ils fassent des équilibres au sol ou de l’acrobatie pure », puisqu’ils s’inspirent de phrases de leurs camarades pour construire leur tableau. Les clins d’œil à l’univers du cirque passent aussi par l’emploi de cordes dans les costumes et les décors, « élément essentiel de la vie de ces artistes ». Reposant également sur l’utilisation surprenante de tentes et matériaux d’occasion, la scénographie est couplée aux compositions de Martin Granger et à une atmosphère trap, krautrock, house ou encore expérimentale.
Au Cnac (Châlons-en-Champagne) du 3 au 14 décembre
cnac.fr
