Version parodique du « grand opéra » de Gounod, Le petit Faust, géniale loufoquerie signée Hervé, est à impérativement découvrir !
Père de l’opérette – il en écrivit plus de cent –, Hervé (Louis-Auguste-Florimond Ronger de son vrai nom) est bien oublié, alors que certaines de ses œuvres firent un carton. Pensons à Mam’zelle Nitouche ou Le petit Faust (1869), version burlesque de l’opéra de Gounod inspiré de Goethe, sorti dix ans plus tôt, dont l’esthétique musicale – ici portée par Les Frivolités Parisiennes dirigées par Sammy El Ghadab – est allègrement parodiée. Montée par Sol Espeche, l’œuvre retrouve son essence originelle en épousant l’univers kitsch des jeux télévisés des eighties, comme La Roue de la Fortune ou Tournez Manège, vus comme une métaphore des enjeux du mythe qui questionne notamment les liens entre destin et hasard.
Dans son pastiche, Hervé s’amuse comme un fou, métamorphosant la fable métaphysique en satire des mœurs. La coquine Marguerite séduit le vieux Faust, promptement rajeuni par Méphisto, et le couple finit dans un enfer des plus burlesques ! Le triomphe fut immense. Gageons que quelque cent cinquante ans plus tard, ce sera à nouveau le cas !
À l’Opéra de Reims samedi 29 et dimanche 30 novembre
operadereims.com
