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Redéfinir le mythe d’Hercule, avec la pièce Herkül

Compagnie La Récidive - HERKÜL © Agence culturelle du Grand Est Sébastien North

Cyril Balny revient avec Herkül, création interrogeant les imaginaires  autour du héros grec, personnage viril et invincible, mais pas que.

Quand Cyril Balny, fondateur de la compagnie strasbourgeoise La Récidive, rencontre les tragédies de Sénèque Hercule furieux et Hercule sur l’Œta, sa vision du demi-dieu change du tout au tout : « À la base, c’est une figure qui ne m’intéressait pas beaucoup, car elle m’apparaissait sans failles, pas très complexe et donc, pas très intrigante », explique-t-il. « Mes seules références étaient une série qui passait à la télé quand j’étais plus jeune (Hercule, avec Kevin Sorbo, NDLR) et la version de Schwarzenegger », poursuit-il. Puis, l’envie de s’initier au latin l’amène à découvrir Sénèque. « Dans Hercule sur l’Œta, il est dépeint comme quelqu’un en train de dépérir, d’agoniser, il s’affaiblit, gémit, faillit et se met à douter de sa propre identité en tant que mythe. Le fait que cette question puisse être là m’a absorbé : elle lui apporte du contraste. » Adepte des dispositifs scéniques croisant les genres et les supports, le metteur en scène fusionne ainsi vidéo, rap et jeux de lumières, tout en brouillant les attentes et repères du spectateur. « La question fondamentale est l’identité, comment on identifie les choses », reprend Cyril Balny. « Dès le début, le travail est fait pour que le public comprenne qu’il va assister à un concert, celui du rappeur Alcide, qui révèle son nouveau projet, Herkül. » Mais tout ne va pas se passer comme prévu. 

« Alcide n’existe que virtuellement. Je l’interprète à travers des enregistrements vidéo », précise-t-il. « L’idée est de travailler sur l’absence physique de la star, qui se retrouve prise dans des questions existentielles. » Là, on raccroche avec l’intrigue d’Hercule furieux : Thèbes espère le retour de son héros, descendu aux Enfers, comme le public attend celui de son chanteur. « Que se passe-t-il si notre vedette ne vient pas ? Quelqu’un va devoir reprendre sa place. » Dans la pièce, c’est le personnage campé par Hélène Morelli qui s’en charge, glissant peu à peu dans la peau du héros grec. Confier ce rôle à une femme est également un parti-pris de longue date : pas seulement parce que le protagoniste de Sénèque présente une certaine fluidité de genre – il se travestit et porte des robes –, mais surtout parce que cela participe à questionner la notion de force et donc, d’identité. Sans jamais interagir avec elle, Alcide accompagne ses aventures et les événements se déroulant au plateau à travers sa musique, « cinq à six chansons inscrites dans un style de rap contemporain, trap et énervé quand elle expérimente sa sauvagerie, par exemple face au lion de Némée, ou plus cloud et éthéré à d’autres moments », ajoute le metteur en scène. Et de conclure : « Elle se façonne devant nous, devient Hercule et vit une expérience dont on ne sait pas, finalement, si elle est réelle. » 


Au Maillon (Strasbourg) du 5 au 7 novembre et au Théâtre (Mâcon) jeudi 22 et vendredi 23 janvier 2026
maillon.eutheatre-macon.com 

> Bord plateau avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 6 novembre 

> Atelier d’écriture / jeu / maquillage Devenir l’autre avec Cyril Balny et Chris Schimmel samedi 8 et dimanche 9 novembre (à partir de 14 ans)

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