Dans sa mise en scène, Christoph von Bernuth revient à l’essence de la pièce de Rameau : Les Boréades est un opéra révolutionnaire !
Le noir profond entre en résonance avec des costumes sombres. Soudain, l’obscurité se dissipe dans la lumière d’une sphère à la fois fragile et puissamment irradiante. À un autre moment, les ténèbres sont zébrées par la projection de mots-clés irriguant de l’opéra de Rameau. Ils s’entremêlent dans un sublime maelström sémantique, jusqu’à l’explosion – Pouvoir, Philosophie, Révolution, etc.
Il est vrai cette pièce de 1763 – partition géniale extrêmement sophistiquée et emplie d’une intense sensualité – est un hymne à la liberté : la lutte de la reine Alphise et du prêtre Abaris, dieu de la lumière, contre les tyrans que sont Les Boréades, est une métaphore des idées qui feront triompher la révolution de 1789. C’est cette vision que véhicule avec brio la mise en scène de Christoph von Bernuth portée par des chorégraphies d’une grande élégance, signées Antoine Jully, rappelant l’intrication de la musique et de la danse dans le baroque français.
Au Badisches Staatstheater (Karlsruhe) les 4, 11 & 18 octobre, 1er & 9 novembre puis en 2026 les 13 & 26 février et 7 mars
staatstheater.karlsruhe.de
