Plus petit des Länder allemands, la Sarre est l’un des plus dynamiques sur le plan culturel. Sélection de quelques incontournables pour l’été : monuments, expositions et festivals.
S’il est impossible de citer tous les fleurons du patrimoine sarrois, il l’est tout autant de ne pas mentionner le Parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim, entre France et Allemagne : tombe d’une princesse celte inhumée vers 370 avant Jésus-Christ et vestiges d’une immense villa gallo-romaine, occupée du Ier au IVe siècle (et pourvue d’un vaste complexe thermal), forment un exaltant diptyque en forme de plongée aux origines de la région… La période estivale y est propice à remonter le temps avec Vita Romana (09 & 10/08), deux jours de reconstitution historique avec combats de gladiateurs ! Autre site patrimonial à ne pas manquer, l’Abbaye de Tholey, chef-d’œuvre gothique, offre de somptueux vitraux réalisés par la superstar de l’art contemporain Gerhard Richter. Enfin, l’Univers Villeroy & Boch (dans l’ancienne abbaye de Mettlach), ouvert en février, propose une saisissante immersion dans les coulisses d’un géant des arts de la table fondé en 1748.
Voir en Sarre
Le plus impressionnant témoignage du passé sarrois demeure néanmoins la Völklinger Hütte (Völklingen), complexe sidérurgique de 600 000 mètres carrés fondé en 1873 et qui cessa son activité en 1986. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994, l’endroit est à la fois un lieu de mémoire, un espace pédagogique, un fantastique et romantique édifice et un acteur culturel majeur où sont organisées des expositions comme The True Size of Africa (jusqu’au 17/08) : entre témoignage de la culture noire et remise en question des stéréotypes du passé, voilà un parcours esthétiquement excitant et intellectuellement stimulant ! Autre institution muséale, la Stadtgalerie (Sarrebruck) est à la pointe de l’art contemporain. Elle présente actuellement deux expositions (jusqu’au 17/08) dont le dénominateur commun est de questionner la notion de lien : se croisent les propositions de Mark Braun, avec Transit, et Suzan Noesen, dans Loopzones. Enfin, la Moderne Galerie de Sarrebruck séduit avec ses incroyables collections allant de l’impressionnisme aux années 1960 et comprenant des chefs-d’œuvre de Lovis Corinth, Max Slevogt – très bien représenté – ou encore Max Beckmann. On y apprécie Re:start (jusqu’au 26/10), explorant des positions créatives pour un avenir meilleur où sont esquissées des réponses de plusieurs plasticiens à des questions essentielles : quel rôle le musée peut-il jouer dans le cadre de la transformation de la société ? Quelles contributions actives à la protection du climat et à la durabilité peut apporter l’art ?
Écouter, etc.
L’été est aussi prétexte à de nombreux festivals : à Sarrebruck se déploient ainsi les Dimanches au Château (jusqu’au 31/08), des concerts gratuits mixant tous les styles ou Encore ! (14-24/08), qui métamorphose l’espace urbain en scène à ciel ouvert : musique, cirque, danse, théâtre de rue, etc. Au sein d’une grande diversité de propositions, citons le très acrobatique Envol de la compagnie Hors Surface (14/08, Ludwigsplatz) – dix-huit artistes et un trampoline de soixante mètres carrés – et Toyo des Colporteurs (15 & 16/08, Tbilisserplatz), qui réunit une musicienne et un contorsionniste autour d’un tube en plastique pour de fascinantes expériences. Au Bosenbach Festival (31/07- 03/08, Saint-Wendel) se produisent des stars comme Gianna Nannini et Nena (et ses mythiques 99 Luftballons), tandis qu’au SR 3-SommerAlm (16-20/07, Erlebnisort Reden), la diversité sonore est de mise… Plus calme est le SR-Klassik am See (05/07, Stausee Losheim) où la Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern rend hommage à deux géants de la musique de films : Hans Zimmer et John Williams. Enfin, les Opernfestspiele am Saarpolygon (13-24/08) prennent pour cadre le grandiose site de l’ancien terril Duhamel d’Ensdorf, où une sculpture d’acier Saarpolygon de près de trente mètres de haut commémore 250 ans d’exploitation minière. Idéal décor pour la mise en scène de La Flûte enchantée de Mozart signée Stefano Hoda !
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Événement marquant et célèbre dans toute l’Europe, le Zauberhaftes St. Wendel, festival de magie de rue, rassemble le gratin des prestidigitateurs : pour cette 23e édition, seuls les quatorze meilleurs (qui seront évalués de manière stricte par un impitoyable jury) ont obtenu le précieux sésame permettant de se produire dans le cadre enchanteur de la vieille ville. Parmi eux, citons le duo Lehmann und der Liedermacher, qui fait fusionner musique et magie, le Japonais Kamimaro avec son art fait de pure poésie visuelle ou encore Tom Timon et sa magie estampillée New York City.
À Saint-Wendel du 8 au 10 août
sankt-wendel.de
