Shakespeare in love

Maquette des décors de Louis Désiré

Point d’orgue de l’ambitieux Shakespeare Project de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole cette saison, A Midsummer night’s dream de Benjamin Britten est mis en scène par son directeur, Paul-Émile Fourny.

Lectures (avec Daniel Mesguich, 15/04), théâtre musical, cinéma, concerts, ballet ou opéra : Metz célèbre les 400 ans de la disparition de William Shakespeare avec un feu d’artifice artistique. Cela apparaît logique dans « la seule maison de la nouvelle “grande région” à proposer des saisons où se mêlent théâtre, art lyrique et danse » comme la décrit Paul-Émile Fourny. Au sein de la programmation, Le Songe d’une nuit d’été tient une place centrale, se déclinant en trois étapes : baroque avec The Fairy queen de Purcell (17-19/03), chorégraphique dans la mythique version de Marius Petipa sur la musique de Mendelssohn (01-03/04) et éminemment british pour le trop rare A Midsummer Night’s Dream de Britten.

L’œuvre de 1960 qui accompagne Paul-Émile Fourny depuis des années – puisqu’il l’a montée à Buenos Aires (2006) et Nice (2008) – est un opéra onirique « empli d’une poésie déjantée d’essence surréaliste à l’intrigue foisonnante et complexe qui se déploie entre rêve et réalité avec un humour rappelant parfois celui des Monty Python ». Les créatures féériques y rencontrent les humains, les philtres d’amour utilisés à tort et à travers créent des imbroglios sentimentaux où les couples se forment et se déforment : « L’action de développe, les histoires dans l’histoire font penser à des poupées gigognes. C’est un merveilleux casse-tête chinois pour un metteur en scène. » Sur une musique pleine de nuances délicates, de sonorités rêvées et d’évanescences chatoyantes – rappelant parfois l’art de Debussy dans Pelléas et Mélisande – sont abordées deux thématiques classiques du genre, la complexité des rapports amoureux et le “théâtre dans le théâtre” avec une pièce à la fois pathétique et drôle représentée à la fin de l’œuvre. Omniprésente, la nature fournit le cadre d’une mise en scène dont la première partie se déroule autour d’une immense pyramide de chaises rouges – que les chanteurs arpentent – évoquant à la fois l’univers du spectacle et la complication consubstantielle aux relations passionnées… même si tout rentre dans l’ordre avec un happy end. Ensuite, une scène de théâtre est installée dans la forêt, espace par excellence du rêve, du surnaturel et des apparitions dont on ne sait si elles sont réelles. Comme une métaphore de ce Songe

À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, du 4 au 8 mars
03 87 15 60 60 – www.opera.metzmetropole.fr

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