Micro utopie artistique

Money is violence © Sean Hart

Après un premier festival en 2009 et une deuxième édition exportée à Lyon, l’association Démocratie Créative, qui œuvre à la promotion de l’art urbain, investit le quartier Laiterie, fin septembre, avec Perffusion.

Agitateurs d’envies et promoteurs de mouvements urbains, les jeunes activistes de Démocratie Créative, connus pour leur TWALL[1. Rendez-vous mensuel pour performances artistiques en direct, chaque premier samedi du mois, rue de l’aimant à Strasbourg – www.latwall.com] et leurs interventions sur les murs et les vitrines de Strasbourg lors de la première édition de Perffusion, souhaitent aujourd’hui « explorer les possibles de l’environnement urbain » et tisser des « voies vers le mieux vivre ensemble ». En témoigne la trentaine de projets de l’édition 2011 du festival qui s’affranchit de Contre-Temps pour voler de ses propres ailes. Le quartier de la Laiterie s’est rapidement imposé comme terrain de jeux et d’expérimentation en raison de sa situation géographique et sociale : proche du centre et populaire, il condense une belle vitalité artistique « mais les actions culturelles visant l’espace en sont absentes, notamment depuis la fin des Nuits de l’Ososphère » analyse Florian Rivière. Et son compère Tony Weingartner de renchérir : « Nous ne voulons pas nous cantonner au graff et à la peinture mais proposer des happenings, de la danse, des installations et des rendez-vous participatifs (ateliers créatifs tout le week-end…) qui sont autant de moments d’échanges avec les habitants et les publics. »

Dessin à la craie de Philippe Baudelocque

Entièrement gratuits, les événements se déploieront depuis leur QG installé dans la cour du Hall des Chars. Le chantier Perffusion verra Coloco et le Collectif etc. accompagner l’implantation d’un jardin collectif sur l’Espace Rothau. Le Tchèque Vladimir Turner, sorte de Bob le bricoleur construisant une sculpture qu’il laisse inachevée, sévira avec Ne travaillez jamais. Benjamin Laading écrira point par point une œuvre “in progress” qui prendra forme tout au long de la semaine. Au fil des rues, l’hommage au Parkour[2. Technique physique consistant à transformer des éléments du milieu urbain ou rural en obstacles à franchir par des sauts et des escalades, le but étant de se déplacer d’un point à un autre de la manière la plus efficiente possible] de Mardinoir éclatera en volutes à base de collages travaillés tandis que Mathieu Tremblin, des très actifs Frères Ripoulain, effacera des tags (avec l’accord des graffeurs concernés) pour les réécrire sous forme de liens hypertextes, permettant ainsi aux néophytes de suivre à la trace le parcours urbain de ces mêmes artistes. Ne ratez pas les anamorphoses en fils tendus de l’Italien Moneyless explorant le seuil entre l’espace géographique réel et l’espace imaginé. Sean Hart livrera quant à lui des « poèmes raisonnés » en polonais à proximité de la seule église de cette communauté à Strasbourg (Notre Dame de Lourdes, rue du Hohwald), dont nombre d’immigrants peuplent le quartier. Le week-end (23 au 25 septembre) laissera le champs libre aux ateliers d’apprentissage de la sérigraphie, du light-painting ou encore à la participation active à la Brigade de Réanimation de l’Espace Public organisée par les Saprophytes. Les plus motivés leur emboîteront le pas en investissant un Off que les organisateurs souhaitent « le plus débridé, audacieux et créatif possible ». À bon entendeur…

À Strasbourg, dans le quartier Laiterie, du 19 au 25 septembre
www.perffusion.com – www.democratiecreative.com
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