Zombies nippons

Avec ce nouveau manga, dont viennent de paraître les trois premiers volumes, Kengo Hanazawa fait naître des zombies au pays du soleil levant. Horrifique.

Le zombie n’est pas un personnage chéri par les mangakas et il n’apparaît que rarement (même si on peut citer Highschool of the Dead ou Le Berceau des esprits) dans les BD japonaises… mais de plus en plus fréquemment néanmoins. Sans doute en raison du succès planétaire de Walking Dead. La saga I am a Hero – dont le titre rend hommage au cultissime I am Legend de Richard Matheson – met en scène Hideo Suzuki. Il a 35 ans, est mangaka, ou plutôt assiste une star du genre. Sa copine ne cesse de parler de son ex’… Bref il végète tristement au cœur d’une existence morne qu’il considère comme ratée, parlant avec un ami imaginaire. Au cœur de sa médiocrité, absorbé par son nombril, il ne s’aperçoit pas que le monde qui l’entoure est en train de basculer… et que les zombies envahissent Tokyo, des zombies directement hérités de la tradition japonaise des Yōkais, ces êtres mystérieux et difformes des légendes ancestrales ou des Kwaidan eigas, les films de fantômes des années 1950 (qui ont connu un revival avec Ring ou The Grudge). Le pantin désarticulé aux yeux exorbités qui avance à quatre pattes à la fin du premier tome est directement issu de cet univers… Mais japonisés ou non, les zombies il faut bien les éclater : ce sera le propos des volumes suivants… Dans l’opus 1, ils ne font que des apparitions fragmentaires, mais ensuite ils grouillent ! Voilà l’occasion pour notre loser (que le lecteur accompagne en permanence puisque le récit est narré de son point de vue) de montrer qu’il est un héros et de tenter de survivre au milieu d’une horde répugnante de corps putréfiés en mouvement. Grâce aux monstres, celui qui était auparavant un être insignifiant perdu dans la société – un zombie parmi d’autres zombies, en somme – va reconquérir, peu à peu, sa fierté d’être humain… à grands coups de batte de base-ball.

Les volumes 1 et 2 de I am a hero sont parus chez Kana (7,45 € chacun) Le troisième opus sort au cours du mois de juin
www.kana.fr

 

vous pourriez aussi aimer