Robin Hood

Le jeune Simon Roussin, encore étudiant aux Arts déco de Strasbourg, nous livre une version toute personnelle du mythique Robin des Bois. Bien décidé à ne pas laisser la destinée de ce personnage aux seules mains d’un « groupe privé américain », le dessinateur dynamite le cliché habituel du sauveur au grand cœur, sans peur et sans reproche à la Errol Flynn, Kevin Costner ou Russell Crowe. L’héritier de Loxley version Roussin est un peu gigolo avec un physique proche de Depardieu dans Les Valseuses. C’est aussi une petite frappe brutale – convoitée par un Petit Jean toujours nu lui portant un amour plus que fraternel – n’hésitant pas à tuer tous ceux qui se mettent entre sa liberté et lui, bien plus qu’entre sa belle Marianne et leurs promesses d’enfance. Outre son dessin faussement enfantin où les couleurs criardes laissent toujours apparaître les traits secs du feutre utilisé, cet ovni “bédéesque” s’appuie sur un art du décalage et du rire jaune qui touche plus à l’hémoglobine qu’à la comptine pour gamin en mal de héros.

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