Raconteur d’histoires

Photo d'Andreas Etter

Faustin Linyekula partage le récit oublié des combattants congolais durant les deux Guerres mondiales. Statue of Loss, retisse des liens africano-européens.

Depuis son retour dans le Zaïre de son enfance devenu République démocratique du Congo, Faustin Linyekula s’est installé à Kisangani. L’homme de théâtre, performeur et chorégraphe se disant « simple raconteur d’histoires », y a créé les Studios Kabako : lieu de vie, de création et de production pour les jeunes artistes du continent. Dans Statue of Loss, il retrouve son complice et guitariste Zing Kapaya pour un travail autour de l’histoire commune de l’Afrique et de l’Europe. Le visage et le corps enduits de peinture, sa performance dansée et chantée s’appuie sur l’énumération des noms des soldats congolais morts au front avec l’armée belge, nation qui les avait asservis à des milliers de kilomètres de leur pays. L’artiste reprend un projet avorté : en 1923, Paul Panda Farnana – ancien combattant, diplômé d’université à Paris et en Belgique, fondateur de l’Union congolaise et grand artisan du panafricanisme – réclamait l’érection d’un Monument aux combattants à l’embouchure du fleuve Congo. Le projet ne vit jamais le jour mais cette histoire traverse le corps de Faustin Linyekula, révèle et partage les destins personnels, les ruines de rêves déchus.


À la Forge Gendarme (Vrigne- aux-bois), mardi 23 avril puis à l’Espace Jean Vilar (Revin), vendredi 26 avril et au Musée Guerre et Paix en Ardennes (Novion-Porcien), dimanche 28 avril
manege-reims.eu

vous pourriez aussi aimer