Monde de brut

Ted Gordon, Sans Titre, 1995, collection Françoise et Jean Grese

Avec l’expo La Folie du jour, le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon confronte le travail dingo d’un maître du XVIIe siècle, Georges Focus, et des oeuvres brutes.

«De l’Art où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’Art culturel, du caméléon et du singe. » Telle est la définition de l’Art brut selon Jean Dubuffet au milieu des année 1940, créateur d’un terme décrivant le travail de marginaux et autres « personnes indemnes de culture artistiques ». Georges Focus n’a absolument pas un regard “vierge“, en tant qu’ancien membre de l’Académie royale de Peinture et Sculpture, ayant une connaissance affûtée des techniques apprises notamment dans l’atelier de Charles Le Brun, et riche d’un voyage à Rome où il a sans aucun doute découvert les maîtres des siècles passés. Si le travail de Focus côtoie aujourd’hui des pièces d’Art brut issues de la collection de Françoise et Jean Greset (Alice Wong, Paul Duhem ou Ted Gordon), c’est qu’il a passé la fin de sa vie interné aux Petites Maisons… où il a réalisé de délirants dessins à la pierre noire ou à l’encre brune. Ses images aux saynètes crues, comme un monstrueux accouchement, sont hantées par un étrange bestiaire et décrivent de très intrigants événements où les éléments se déchainent. Fou, non ?


Au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie (Besançon), jusqu’au 9 juin

mbaa.besancon.fr

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