Mister berberian

Berberian et Marcello ©Hamza H. Djenat

Dessinateur célèbre, Charles Berberian compose également des chansons folk mélancoliques qu’il interprète à Nancy.

Comment avez-vous franchi le pas et sorti Tout pour le mieux ?
C’est grâce à Bastien Lallemand* qui m’a invité à participer à ses Siestes acoustiques – dont j’ai réalisé les flyers – initiées en 2010. Nous avons tout de suite accroché : c’est ce qu’on peut appeler une entente parfaite. Il y avait également JP Nataf des Innocents qui participe au dernier album de Bastien. Je me suis d’emblée senti bien avec ces gens issus de la musique : Albin de La Simone – qui s’est remis au dessin ! –, Bertrand Belin, Rodolphe Burger, Seb Martel… Nous avons une sensibilité quasi identique. Avant, j’espérais trouver cette communauté d’esprit au sein des éditions L’Association, mais ça n’a pas été possible car les dessinateurs sont un peu autistes, ils n’ont pas ce désir de partage qu’ont les musiciens.

Pourtant, vous aviez l’habitude de travailler à quatre mains, notamment avec Dupuy : vous racontez ça très bien dans Journal d’un album
Avec Philippe, nous avons petit à petit commencé à faire nos pages chacun de notre côté avant de les rassembler. Finalement, c’est lors des concerts dessinés avec Rodolphe Burger que nous retrouvions ces moments de fusion, lorsque nos dessins se mêlaient sur l’écran. Mais c’est dans la création musicale que s’imbriquent vraiment les harmonies, qu’il y a une alchimie précieuse, émouvante. Entre moi et Marcello Giuliani, bassiste d’Erik Truffaz, lors de l’enregistrement de Tout pour le mieux, la fusion était totale.

Les aquarelles accompagnant le livret du disque sont impressionnistes, oniriques, étonnantes venant de vous…
Pour moi, la voix est l’équivalent du trait en dessin et l’aquarelle m’en a éloigné : j’ai découvert l’harmonisation des sons en même temps que celle de la palette graphique, alors que j’étais réticent, me sentant plus à l’aise avec le noir et blanc. Je les ai peintes pour ressentir un semblant de sérénité lorsque je composais les chansons, sans imaginer les éditer un jour.

Dans Playlist vous parlez de la « bobitude ». Dylan est votre modèle absolu ?
J’aime beaucoup Dylan, mais j’adore aussi les singer-songwriters comme Leonard Cohen, Neil Young, Carole King, James Taylor, Joni Mitchell, dont d’apprécie énormément Blue, ou les cinq premiers albums de The Band : c’est d’ailleurs ce qui nous a rapproché Cello et moi !

* Entretien dans Poly n°220 ou sur poly.fr


À L’Autre Canal (Nancy), mercredi 30 octobre
lautrecanalnancy.fr

Playlist Delux, édité par Hélium
helium-editions.fr

Tout pour le mieux, CD / livre édité par Zamora Prods
zamoraprod.com

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