Made in Taïwan

Avec une dizaine de danseurs taïwanais et français, le chorégraphe Mourad Merzouki présente Yo Gee Ti, pièce où la danse se fait organique et contagieuse, teintée de hip-hop et de sensualité.

Découvert avec sa compagnie Käfig à la fin des années 1990 dans la région lyonnaise, Mourad Merzouki a rapidement imposé son mélange de cirque et de danse hip-hop sur les scènes mondiales. Au point de devenir le fer de lance du renouveau chorégraphique français, participant avec son ami d’enfance Kader Attou à la reconnaissance de ce qu’on nomme maladroitement les “cultures urbaines”. Directeur du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne depuis 2009, Merzouki a tôt fait de s’éloigner des étiquettes qui ne manquèrent pas de lui être accolées. Lui, le fils d’immigrés ayant grandit en banlieue trace son chemin, sûr de son goût des mélanges, se payant même le luxe de refuser une collaboration avec le Cirque du Soleil pour parcourir les cinq continents avec ses précédentes créations.

Photo de Michel Cavalca

Yo Gee Ti marque un nouveau tournant dans son parcours : une rencontre avec des danseurs sur l’île de Taïwan débouchant sur une envie de l’autre, de confrontation avec une esthétique et un rapport au corps profondément asiatiques. Sûrement sa pièce la plus contemporaine, où le hip-hop n’apparaît que par touches, comme de subtiles réminiscences. Avec un sol luisant, des rideaux de fils et d’énormes lianes, le chorégraphe offre un écrin de jeu à ses danseurs qui, vêtus de teintes grises plus ou moins sombres, évoluent comme un seul organisme en un rythme contagieux. Au ras du sol, les passes géométriques de leurs jambes dans des corps-à-corps enlevés s’enchaînent avec une vélocité bestiale. Jouant du clair-obscur avec des lumières alternant entre le spectral et le zénithal, des lianes de laine descendant des cintres contiennent autant de chrysalides qui oscillent au-dessus de danseurs évoluant avec la fluidité d’araignées d’eau. Les images se multiplient, magnifiées par la capacité à faire ressortir des duos du collectif, pris dans une spirale de tournoiements et de contacts. Danse de séduction et douces parades enivrantes sur des rythmes arabo-asiatiques que seule viendra rompre une forêt de fils inondés de lumière se mouvant en ondes à l’effet cinétique saisissant.

À Forbach, au Carreau, mardi 8 avril
03 87 84 64 34 – www.carreau-forbach.com
À Dôle, à la Commanderie, mardi 15 avril
03 84 86 03 03 – www.scenesdujura.com


Et dans le cadre du festival de danse Steps : en Suisse samedi 26 avril au Kurtheater de Baden, lundi 28 avril au Dampfzentrale de Berne, mercredi 30 avril au Theater Casino de Zoug, vendredi 2 mai au Théâtre de l’Octogone de Pully, dimanche 4 mai à L’Équilibre de Fribourg, mercredi 7 et jeudi 8 mai à la Gessnerallee de Zürich, samedi 10 mai à la Salle CO2 de Bulle et en Allemagne, mercredi 14 mai au Burghof de Lörrach
www.steps.ch

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