Lyrisme électrisant

Photo de Hugo Pillard

Mêlant chanson française, hip-hop et electro, Tim Dup couche son regard sur le monde dans Qu’en restera-t-il ? Tableaux de ses voyages et humeurs, il raconte avec mélancolie le temps qui passe.

Auteur, compositeur, musicien et interprète, Tim Dup est sans conteste un artiste aux multiples casquettes. Révélé en 2017 avec Mélancolie heureuse, son nouvel opus parachève une année 2019 riche. À son compteur : une sélection “coup de cœur” du prix de l’Académie Charles-Cros et une nomination “révélation scène” aux Victoires de la Musique. « Elle a été importante pour moi. D’une part, parce-qu’elle vient de mes pairs et qu’elle récompense une tournée de plus de trois ans. D’autre part, la catégorie me tient à cœur puisque je fais de la musique pour l’incarner sur scène. » S’il a voyagé pour grandir et se former, l’artiste revendique un album « dans lequel chacun peut puiser selon son état d’esprit. J’écris sur des impressions et sensations. » Sensible, il porte un regard mélancolique rempli d’espoir. « Aujourd’hui, mon écriture est épurée, pour ne garder que l’essentiel. J’ai été seul à l’étranger pour me retrouver et me détacher de la tournée que j’ai pu vivre. Cela m’a permis d’être confronté au temps qui passe et au besoin de transmettre. Tout en vivant une expérience en dehors de ce temps et dont tu t’imprègnes de traces. »

Pessimiste épicurien, Tim Dup est plein de nuances. « On a des forêts qui brûlent et des banquises qui fondent, c’est une réalité. Qu’en restera-t-il ? Je partage cela, sans pour autant avoir un discours politique et une posture militante. » L’artiste livre une observation poétique et réaliste du monde. Qu’il soit apocalyptique dans Songes, admettant « bien sûr on s’attendait au pire », ou déclarant son amour à la parisienne place de la République, dans Place espoir. « Chacun est libre de récupérer les émotions que je transmets. » Généreux, le compositeur l’est avec sa plume et ses mélodies organiques. « Je suis d’une génération qui consomme une musique dont les frontières sont poreuses. » Issus de la nouvelle scène française, Tim Dup jongle avec les influences, de Barbara à Frank Ocean, ses mots méticuleusement sélectionnés « accompagnent une musique électronique plus expressive ». Chaleureux, ce mélange « opère dans mon travail une infusion du temps présent : de mes références, à ces thématiques, questions qui me traversent et enjeux environnementaux à venir. » En attendant, il se demande, en duo avec Gaël Faye, dans Porte du soleil : « Est-ce que tu vois tant de joie ici toi ? » Un jeune couple « se fabrique des souvenirs, avant que tout ne s’estompe » pour prolonger ce désir de vie, quoi qu’il en coûte (Après eux). Autant « profiter de ces petites choses tangibles qui nous entourent et que le confinement a confirmé, voire révélé pour certains : nos relations avec nos proches, nos amis et notre planète », conclut-il.

 


Au Grillen (Colmar), samedi 26 septembre (avec DJ Amlight)
grillen.fr

Au PréO (Oberhausbergen), jeudi 5 novembre (avec Eddy La Gooyatsh)
le-preo.fr

Au Moloco (Audincourt), vendredi 6 novembre (avec Francœur)
lemoloco.com

À La Souris Verte (Épinal), jeudi 19 novembre (avec Petit K)
lasourisverte-epinal.fr

À den Atelier (Luxembourg), samedi 27 février 2021
atelier.lu

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