Liste Laurent Hénart, équipe sortante (UDI, UMP, MoDem)

Quel bilan pour la culture dans votre ville ces six dernières années ?

Avec plus 10 millions de spectateurs depuis 2008, Nancy a franchi un cap historique durant ce mandat, en s’affirmant comme l’une des principales places culturelles du pays. La culture faisait partie de notre identité, elle est maintenant un véritable levier de développement. C’est le fruit d’une volonté politique et d’un patient travail, d’abord en direction des artistes et des réseaux associatifs, pour leur permettre de s’exprimer, de proposer, de séduire le public. Je pense au soutien apporté aux festivals (NJP, NancyPhonies, Ring, Aye Aye, Biennale de l’image…), à l’art contemporain (Stadler, Buren, Morellet…) ou à la création émergente, avec l’ouverture de la “Maison Commune” et de “l’Ateliers des Sœurs Macarons”. Je pense aussi aux nouveaux outils que nous avons développés pour faciliter l’accès du public à la création : le réseau de lecture Colibris, le service unique des publics des musées, les tarifs jeunes. Je pense enfin aux grands événements qui font rayonner Nancy : le Livre Sur la Place, la Saint Nicolas, les Rendez-vous Place Stanislas, les grandes productions comme l’Hommage à Jean Prouvé en 2012 ou Nancy Renaissance 2013, qui a vu Kavinsky mixer au balcon de l’Hôtel de Ville devant 30 000 spectateurs.

Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire aux Municipales ?

Le “saut” que nous avons réalisé durant le précédent mandat nous a valu d’être récemment classés 4ème au palmarès des villes édité par le Journal des Arts. Cela veut sans doute dire que les orientations prises sont les bonnes. Il faut poursuivre notre travail, en préservant l’équilibre entre culture classique et culture contemporaine. Et il faut ouvrir de nouveaux chantiers. Je veux qu’on travaille davantage sur la durée, avec des pépinières d’artistes pour les arts plastiques et visuels et pour le spectacle vivant et les arts de la rue. Je souhaite aussi qu’on propose de nouvelles ambiances urbaines grâce à l’Art dans la rue. Il faut également faire de la Saint Nicolas une fête qui porte l’image de Nancy plus haut et plus loin. C’est une partie de l’ADN culturel, populaire et historique de la ville, je souhaite en faire un événement incontournable, rayonnant jusqu’en en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg. Enfin, alors que Nancy vient de fêter le 30ème anniversaire de l’inscription de la Place Stanislas et de l’Ensemble 18ème au Patrimoine mondial de l’Unesco, le patrimoine demeurera un levier d’attractivité essentiel.

Quel serait alors le projet culturel emblématique de la mandature à venir ?

Nancy est engagée avec l’État et la Région Lorraine sur un grand projet patrimonial, avec la rénovation du Palais des Ducs de Lorraine. Ce projet va transformer le Musée Lorrain en un musée promenade de niveau international, accessible, ouvert sur le Parc de la Pépinière, présentant des collections d’une valeur inestimable pour la compréhension de l’histoire de la Lorraine. Ce sera le grand rendez-vous du mandat. Mais il y aura d’autres terrains de travail, notamment sur le plan musical. Je souhaite valoriser l’Opéra national de Lorraine, son orchestre et le ballet, par le développement d’un pôle lyrique en région, ainsi que le théâtre de

la Manufacture et l’Autre Canal. Nous allons aussi approfondir notre travail avec le Grand Nancy, qui gère trois musées de l’agglomération, dans le domaine de la culture scientifique et technique. La vie culturelle est riche et dynamique parce qu’elle associe spectacle vivant, grands événements, patrimoine de renommée internationale, art contemporain et une vie muséale de premier plan.

La crise a fait fondre les budgets culturels dévolus par les collectivités territoriales : comment répondre à cet état de fait ?

La crise a été un élément permanent du mandat écoulé. A Nancy, nous avons du innover pour maintenir nos investissements, parce que la culture compte, parce qu’elle a un impact conséquent sur l’économie locale. Nous avons notamment développé le recours au mécénat. Près d’un tiers du budget de Nancy Renaissance 2013 a été apporté par les mécènes, et heureusement. Le Conseil général de Meurthe-et-Moselle, par exemple, n’a pas mis 1 euro dans cet événement qui a rassembler plus de 250 000 spectateurs et qui irriguait toute la Lorraine. Pour le mandat qui s’annonce, la situation est claire : l’État diminue massivement ses dotations aux collectivités locales. Les choix seront donc plus délicats et complexes. Il y aura forcément un impact sur les capacités de la ville à répondre à l’ensemble des sollicitations.

Comment la culture peut-elle encore constituer un levier de croissance ?

La culture est un levier de croissance. C’est une affaire de choix, de travail, d’engagement. D’innovation aussi. En développant des politiques d’évaluation intelligentes, c’est-à-dire qui ne se fondent pas que sur une évaluation comptable, on arrive à voir si une offre culturelle rencontre son public et sert le lien social… ou pas. Nous nous sommes dotés en 2013 d’une mission permanente d’évaluation, qu’on pilote en lien avec plusieurs partenaires, notamment Nancy Tourisme et la Chambre de Commerce. Cela nous donne une vision fine de notre politique culturelle. Il faut être imaginatif, utiliser au mieux l’argent public, développer des partenariats régionaux. Et donner aux talents artistiques l’envie et les moyens de s’exprimer.

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